À la télévision tout à l'heure, je suis tombé sur un petit bout d'un portrait de Léo Ferré. Ce bonhomme me fascine. J'avoue ne pas connaître très bien son univers, beaucoup moins bien que celui de Brassens, mais il me fascine, Ferré. Dans ma chambre, il est là depuis quelques années déjà, sur ce fameux poster Brel-Ferré-Brassens. Mais on dirait que j'ai peur d'écouter ce disque double que le coloc laisse volontairement traîner dans la pile de CD. C'est qu'il est intense, le poète à la tignasse si particulière. Et pas toujours très gai.
Il a chanté quelques uns des plus grands - Aragon, Rimbaud, Baudelaire -, mais voici un de ses propres textes, Des armes, que j'ai découvert grâce à la version de Noir Désir.
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Des armes , des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes
Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère
Des armes au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poésie dans les discours
Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme
dimanche, avril 23, 2006
Paroles - Des armes, Léo Ferré
Publié par Philippe Papineau à 9:36 p.m.