vendredi, novembre 12, 2010

Franco Phil déménage!

















Ce n’est pas le 31 juillet, mais le bail est échu, et Franco Phil déménage!

Vous trouverez dès maintenant l’intégralité du site à la nouvelle adresse suivante : www.francophil.ca/

Le blogue a été revu, revampé, revitalisé. Sa charpente est différente, mais son contenu restera le même : de l’information sur la scène musicale alternative francophone. Vous y trouverez vos nouvelles, vos critiques, et vos entrevues.

Changez vos signets et courrez vers notre nouveau « point céa »!

Philippe Papineau

mercredi, novembre 10, 2010

Du nouveau pour Franco Phil dès vendredi

Chers lecteurs, notez que dès ce vendredi 12 novembre, Franco Phil va se présenter à vous sous un tout nouveau jour, et à une toute nouvelle adresse, le FrancoPhil.ca.


Sortez vos agendas ou vos iPods, car pour souligner l'occasion, je vous invite à venir faire un tour au Quai des Brumes, à Montréal, dès 17 h, toujours le vendredi 12 novembre. J'y serai pour vous rencontrer, présenter le site et discuter avec vous, une petite froide en main. Ça fera un grand plaisir de vous y voir. Je porterai une rose à la boutonnière.
Tous les détails de l'événement sont sur la page de l'événement sur Facebook.

mardi, novembre 09, 2010

Coup de coeur: suggestions du 9 novembre

Si dimanche et lundi étaient des petites journées pour le Coup de coeur francophone, le festival repart en force pour les six prochains jours. Au menu de ce soir :

- WD-40 et Les Guénilles, au Divan orange à 22h (10$). Je connais peu Les Guénilles, on les vend comme des gars de rock bien lourd, à la Galaxie 500, aux "propos percutants". Quant à WD-40, ils avaient fait leur show d'adieu aux FrancoFolies. Les revoilà donc, tels des phénix renaiss... ah pis c'est ben eux de nous faire ça. Tout pour le rock et qu'on s'y amuse.

- Dany Placard et son monde, à l'Esco, à 22h (8 $). Placard s'est fait rockeur sur son dernier disque. Même si je le préfère plus "western" -- il y reviendra très certainement -- le barbu chanteur saura sûrement faire lever le party. Il reçoit "son monde" aujourd'hui et demain, et Joseph Edgar s'ajoute à l'affiche demain.

Critique: Panache - Panache

Pop-rock
Panache
Panache
Grosse Boîte / Sélect

On entend un gros paquet de choses en écoutant le premier disque de Panache, le groupe de Carl-Éric Hudon, Benoit Fréchette et David Arpin. Des références, vous dites? Ce n'est pratiquement que ça. Pigeant surtout dans le rock des années 1990 et 2000, le trio fait penser à Weezer, Malajube, Green Day, The Hives, The Kinks, et aussi à tous ces groupes pop qui usent des wou-ou et des pa-pa-pa à satiété. Et vous savez quoi? Ça marche. Ça marche très bien. D'abord parce que ça sonne super bien, et parce que ce n'est pas sans humour et sans dérision — pensez à l'équivalent musical des Pieds dans la marge. Les mélodies sont fortes et la voix de Carl-Éric Hudon s'harmonise bien à ces 13 pièces qui ne tournent pas en rond. En plus, la formation s'amuse jusque dans les textes, jouant avec les tourments de l'amour en s'inspirant entre autres du cinéma français (Le Genou de Claire). Chapeau, Panache. En magasin aujourd'hui.

vendredi, novembre 05, 2010

Parcours Coup de coeur du week-end



Le Coup de coeur francophone est bel et bien démarré, et le week-end de l'événement offre pas mal de spectacles dignes de mention. Ayons le week-end un peu long, et commençons avec vendredi.

Vendredi 5 novembre:
- Côté chanson, le Club Soda accueille Laurence Hélie et Zaz (28$). La première fait dans le folk classique, alors que la seconde, venue de France, offre une chanson aux teintes jazées. Une belle voix à la Piaf.

- Le Bistro In Vivo, qui vient tout juste de rouvrir ses portes au 4264 Ste-Catherine Est, accueille ce soir Avec pas d'casque et Krista Muir (8$). Cette dernière, aussi connue sous le nom de Lederhosen Lucil, bricole des chansonnettes toutes simples (au ukulélé entre autres), et ses "mercis!" en ultrason vous séduiront.

Samedi 6 novembre
- Pour de la musique avec de la barbe de bûcheron, optez pour le combo Caloon Saloon et Fred Fortin, au Club Soda (23$). Les premiers viennent de faire paraître un premier disque, Buckshot, fait d'un folk en sépia, fait sur des galeries qui craquent. Quant à Fred Fortin, il défendra sûrement son dernier disque, Plastrer la lune.

- Soirée abitibienne au Divan Orange, alors que seront présents Chantal Archambault, Michèle O. et L'Équipe. Qui, des deux filles de Val-d'Or ou des gars de Rouyn-Noranda, saura vous enflammer?

Dimanche 7 novembre
- Pas de confusion ici. Alors que la Ligue d'improvisation musicale de Montréal (LIMM) lancera sa saison le 11 novembre au Petit Campus, le Coup de coeur accueille plutôt la Ligue d'improvisation montréalaise (LIM), qui fera un spécial en chanson (10$). Pourquoi ne pas avoir invité la LIMM, dont c'est déjà l'essence? À voir tout de même.

- Côté découverte. Spleen et tristesse qui fait du bien seront au menu de la soirée réunissant Auguste et Tire le Coyote (8$). Auguste vient de faire paraître quatre titres, alors que Tire le coyote, vu aux dernières Francouvertes, prépare un nouveau disque réalisé par Dany Placard.

jeudi, novembre 04, 2010

Michèle O.: faire les choses dans le bon ordre




Le parcours musical de l'Abitibienne Michèle Ouellette est rocambolesque. On croyait qu'elle avait fait ses débuts il y a deux ou trois ans avec ses accrocheuses chansons country-folk. Or, elle a déjà frôlé le grand succès il y a une douzaine d'années, avant de décider de faire les choses dans le bon ordre. Faire ses classes, ensuite grimper.

C'est avec un mini-album fait main que Ouellette et ses musiciens se sont d'abord révélés à nous sous le nom de projet Michèle O. L'énergique chanteuse et guitariste a aussi «couru les concours», passant entre autres par Granby et les Francouvertes, avant de faire paraître il y a quelques semaines Assise dans ma tête, un premier disque aux accents davantage blues et rockabilly que folk.

Mais l'histoire de Ouellette commence bien avant. Adolescente, elle quitte son Val-d'Or natal vers Montréal. Déjà, elle a un groupe, Kill January, nourri au grunge, qui grâce à de bons contacts, attire l'attention. Aspirés dans un tourbillon, elle et ses amis musiciens se retrouveront à tourner un clip réalisé par Podz pour le film Stardom, de Denys Arcand — la scène sera coupée au montage. Ils feront une pièce pour la trame sonore du film La Bouteille, et se retrouvent jusque dans les bureaux de Sony, à se faire offrir une carrière préfabriquée.

«J'ai sacré le camp, lance Michèle Ouellette, candide. Je trouvais que c'était à l'envers, je savais que ce n'était pas ça, un band. J'arrivais de Val-d'Or, où le monde a la musique dans le coeur et dans les veines. Et le gars te fait écouter des pièces et tu sens que ça devient un produit. Et en plus, moi qui étais grunge jusque dans le fond de l'âme, je trouvais ça un peu bonbon!»

Rien de rien, elle ne regrette rien, ou si peu. Plusieurs années plus tard, alors qu'elle se sentait davantage une musicienne accomplie, Ouellette s'est replongée dans la musique, «et pas à moitié». «La musique, ça vient par la force des choses. Un jour, tu te rends compte que tu vas avoir 30 ans et que tu fais encore ça pour des miettes, ou des pichets de bière, et que malgré tout, tu tripes autant, que tu le fais parce que t'aimes ça.»

Si la souriante jeune femme vit bien avec le jeu des comparaisons sur sa voix — «Loretta Lynn, Mara Tremblay, Shakira... même Vanessa Paradis y sont passé!» —, elle défend ses musiciens comme une mère poule. «Si le monde s'attaque aux arrangements, je suis plus protectrice. Je suis tellement reconnaissante que mes petits gars soient là et de voir où ils ont amené mes pièces!»

La soirée de samedi, au Divan Orange, sera tout abitibienne. En plus de Michèle O., on pourra voir Chantal Archambault ainsi que L'Équipe, nouveau groupe issu des Prostiputes, des Sprates et de Bonne Journée!. Si ça fête comme les gens le font au bout de la route 117, ça promet d'être une bonne soirée.

mercredi, novembre 03, 2010

Les Duos de l'ange, prise 5

C'est presque devenu un rendez-vous, les Duos de l'Ange sont de retour demain, cette fois dans le cadre du Coup de coeur francophone. Le festival commence vraiment demain et qui s'étire jusqu'au 14 novembre.

Les Duos de l'Ange, c'est le choc des sons, c'est de l'improvisation un minimum préparée. Montent sur scène des artistes qui ne sont pas nécessairement des habitués, et qui doivent le temps d'une vingtaine de minutes... jouer. La soirée sera menée par le MC Bunny Dumal, qu'on devine être le toujours polymorphe Sunny Duval, aka Pierre Rival aka Le Petit tavernier.

Pour cette édition du 4 novembre seront rassemblés les artistes suivants:
- Andréa Lindsay et Josianne Paradis
- Ève Cournoyer et l'accordéoniste Didier Dumontier
- Rémi Leclerc et Pierre-Luc Laflamme (alias Peter Paul)
- Fred Fortin et Michel "Away" Langevin.

En finale, tous les musiciens monteront comme à l'habitude sur scène pour un grand jamboree du Vaga-band. Plus que jamais, on dirait, ce sera un christi de mélange.

Ça se passe au Divan Orange, à 20h, et prévoyez 12 $ pour entrer. Pour boire, ça, ce n’est pas mes affaires.

mardi, novembre 02, 2010

Vidéoclip: Ariel - Après le crime

Le groupe Ariel poursuit son parcours post-album en lançant un nouveau vidéoclip, pour la pièce Après le crime -- aussi le titre de leur premier disque.

Les gagnants des Francouvertes 2009 livrent ici un clip qui ressemble aux vieux films de série Z tournés sur de la pellicule un peu cheap, qui perd de sa couleur dans le bas de l'image. Je vois quelque part l'esthétique de Grindhouse, de Tarantino et Rodriguez. On y voit un prisonnier dans sa chienne orange se sauver, avant d'être rattrapé par les passants suspicieux.

En entrevue, le chanteur et parolier du groupe, Ariel Coulombe, parlait en ces mots de la pièce Après le crime: "Dans Après le crime, je parle d’une grosse période d’excès en tout genre, où tu te réveilles le matin et tu te dis que c’était ben le fun, mais tu te sens vide un peu. Tu regrettes peut-être d’avoir blessé certaines personnes en cour de route. D’avoir négligé des choses ou des personnes qui t’étaient chères, d’avoir malmené ton corps. L’excès c’est le fun, mais il faut pas en abuser!"

En ce surlendemain d'Halloween, j'ai franchement un doute sur la finale du clip, mais bon, une pinata humaine, ça ne se voit pas tous les jours.

samedi, octobre 30, 2010

Critique: Alexandre Désilets - La Garde

Pop-rock
La Garde
Alexandre Désilets
Maisonnette / Sélect

Avant même d'écrire les premières notes de son deuxième disque, Alexandre Désilets n'avait qu'une volonté: se réinventer. Et ça nous plaît. Le talentueux Gatinois a beau avoir reçu une pluie de récompenses pour son premier album, Escalader l'ivresse, ses envolées éthérées et ses longues phrases musicales ne nous avaient jamais franchement happé. Du bien beau, sans velcro. Avec La Garde, Désilets va à l'essentiel, augmente le rythme et met en évidence les mélodies. Les pièces étant plus pop, l'oreille y trouve son compte à la première écoute, et une foule de bruits, craquements et autres sonorités électro-acoustiques à la Múm enrichissent les écoutes subséquentes. C'est comme un tourbillon dans un tunnel, ça brasse, mais on ne s'égare pas. Une réserve: perdus dans le mix, on peine à retenir les textes, coécrits avec Mathieu Leclerc. La Garde, réalisé par Jean Massicotte, va trouver preneur du côté des fans de Daniel Bélanger, de Yann Perreau et de Radiohead époque In Rainbows.


À pas de géant

Critique: Grand Corps Malade - 3e temps

Slam
3e temps
Grand Corps Malade
Universal / Dep

Les Québécois aiment le slameur Français Grand Corps Malade, lui qui a été récompensé à deux reprises du Félix de l'artiste de la francophonie s'étant le plus illustré ici. Son timbre de voix, ténébreux, hypnotisant, n'est pas étranger à son succès, tout comme sa plume, poétique, mais plongée dans le réel. Sur ces deux points, le nouveau disque de Grand Corps Malade, 3e temps, est toujours aussi nourrissant. Le slameur laisse un peu de côté ses portraits de banlieues pour parler de cas plus universels, plus personnels — l'éducation, la promesse d'une naissance, etc. C'est du côté de la musique que ça ne s'est pas vraiment amélioré. Il nous sert ce mièvre piano arpégé à satiété (même Yann Perreau tombe dans le panneau sur À Montréal) et cette guitare banale sur son duo (raté) avec Charles Aznavour. On se console avec J'attends et Rachid Taxi, mais on se désole quand même du manque d'audace.

À Montréal

mercredi, octobre 27, 2010

Filmer sous l'eau, c'est rigolo

Trois points sur une page ne font peut-être pas une tendance, mais une ligne, certainement.

En regardant le plus récent clip de Karkwa, pour la pièce Le Pyromane (où inévitablement quelqu'un fout le feu quelque part, bravo l'audace), j'ai réalisé que les scènes sous-marines sont revenues à quelques reprises ces derniers mois dans les clips au Québec. Je pense au clip Luna, de Malajube, et de Brun (la couleur de l'amour) de Bernard Adamus. Vous en avez peut-être d'autres en tête. On y trouve évidemment un fond bleuté ou verdâtre, et une jeune femme blonde aux cheveux longs. Ça fait un meilleur effet dans le H2O.

J'ai l'impression que quelqu'un s'est payé la traite avec un équipement de tournage étanche et qu'il le loue au reste des réalisateurs d'ici!

Ma minipreuve, pour ce qu'elle vaut:

Le Pyromane, Karkwa












Luna, de Malajube












Brun (la couleur de l'amour), de Bernard Adamus

samedi, octobre 23, 2010

Retailles d'entrevue: Jimmy Hunt

Alors que le groupe Chocolat est en jachère, son chanteur Jimmy Hunt vient de faire paraître un album solo franchement bon. L'essentiel de ce qu'il faut savoir sur cet album se lit par ici. Mais pour vous, un extra crème fouettée : voici les retailles de mon entrevue avec la bête devenue romantique.

Sur le fait de travailler avec un réalisateur
C’est la première fois que je travaillais avec un réalisateur, et ça fait une différence. C’est quelqu’un que je connais bien, Martin Chouinard, qui était dans Chocolat. Avec le groupe c’était plus rock comme projet, plus brut, on enregistrait live. La plupart du temps, si on reprenait une prise, ce n’était pas pour reprendre un arrangement, mais davantage pour reprendre une voix un peu ratée, par exemple. Mais j’aurais de la misère à travailler avec quelqu’un qui ne partage pas mes goûts musicaux.

Sur la "réconciliation" avec sa maison de disque Grosse Boîte, après que cette dernière ait rompu avec Chocolat
Je n'ai même pas magasiné ailleurs. Je croisais des gens d'autres labels, c'était des «tu me feras entendre ce que tu fais». Mais non, avec Eli (Bissonnette, le patron de Grosse Boîte), on s’est rencontré et on a refait un peu le tour de l’histoire. Ç’a été un petit entretien diplomatique, quoi! On en est arrivé à la conclusion que l’essentiel pour Eli, c’était la musique.

Y'a pas que du mal dans l'affaire avec Chocolat. Personnellement, j’ai appris à dealer avec l’univers d’un label et tout ce que ça implique. Peut-être qu'avec Chocolat, on tirait un peu trop de notre bord, on n'était pas habitué aux compromis qu’il fallait faire, aux discussions qu’il fallait avoir. On faisait un peu à notre tête, on voulait continuer à faire show sur show et pas s’occuper du reste.

Sur l'exclusion du disque de ses chansons plus rock
Au début de l'enregistrement, on avait une ou deux pièces qui étaient beaucoup plus rock, mais ça fittait pas à la fin. Ç’aurait été mettre une toune rock juste pour avoir une toune rock. On observait dans l’ensemble, on voulait garder une certaine cohérence. Une approche assez standard. Pas trop de dichotomie et d’éclectisme.

Sur l'utilisation du "je"

Au début je m’inquiétais, je me demandais si c’était pas too mcuh. Mais ce sont des chansons, les gens s’approprient ce qui leur parle. Le premier réflexe en écoutant une chanson, c’est de mêler ça avec nos histoires personnelles. C’est pareil en littérature, quand tu lis un livre au "je". Mais j’avoue avoir craint la perception d’un univers égocentrique.

Sur le titre Sois belle
C’est le même texte que sur Piano élégant. C’est un rip-off de Chocolat! Elle a eu trois versions musicales différentes. Je n’avais pas prévu la mettre sur le disque. Mais quand j’ai fait des shows voix-guitares, avec Coeur de Pirate cet été, je la jouais, et on a décidé de la garder pour le disque. Mais la musique est vraiment différente.