vendredi, mai 12, 2006

Critique - Nicolas Huart

Le Visage dans les mains
Nicolas Huart
Indépendant - Local Distributio

Avec un titre pareil, on ne s'attendait pas à ce que le premier effort de l'auteur-compositeur-interprète Nicolas Huart nous fasse danser cet été. De fait, à l'image de sa pochette presque immaculée, Huart nous livre tout doucement une dizaine de morceaux aux contours très simples, qui ont quelque chose des pièces tristes de Thomas Hellman et de Monsieur Mono. La voix, récitante plus que chantante, et la guitare acoustique s'appuient tout de même sur un orchestre piano-basse-batterie qui sait se faire discret. Le chanteur a aussi invité quelques amis, dont Karine Isabel (Comme un homme libre), qui double parfois la voix de Huart, ainsi que Malcolm Bauld et Ryan Battistuzzi (Jesus and The Headliner), respectivement à l'accordéon et à lala guitare slide. Ce qui nous chicote le plus dans Le Visage dans les mains, ce sont les textes, trop littéraires et chargés de figures de style poétiques qui nuisent à l'écoute du mélomane plus qu'elles ne l'enchante. «Dans tes yeux, un désert et la sèche mort qui t'attend» (Un miroir, c'est d'abord transparent).

Philippe Papineau

Publié dans Le Devoir du 12 mai 2006.