mercredi, août 29, 2007

FME - Rouyn-Noranda, bouillon de culture

Dès ce matin, la route 117 sera probablement plus achalandée qu'en temps normal puisque plus d'une cinquantaine d'artistes et de groupes et toute une foule de mélomanes se dirigeront vers Rouyn-Noranda, où a lieu jusqu'au 2 septembre le 5e Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME). Les résidants de la capitale nationale du cuivre, eux, sont impatients que le rideau se lève sur quatre jours de musique «mur à mur».

En vétéran de la scène musicale de Rouyn-Noranda, l'extravagant duo Geneviève et Mathieu a pu voir le festival prendre du galon depuis ses balbutiements, en 2003. Au bout du fil, une Geneviève Crépeau très rieuse raconte que, durant tout l'événement, la ville est saisie d'une excitation sans pareil. «C'est fou, il y a même plein de personnes qui prennent leurs vacances pendant le festival! Et il faut voir la quantité de bénévoles: il y en a à la tonne.»

En couple depuis dix ans et ensemble sur scène depuis huit ans, Geneviève Crépeau et Mathieu Dumont sont très engagés dans le développement culturel de leur ville. Outre la musique, ils travaillent entre autres à L'Écart, le centre d'art de Rouyn. «Y'a vraiment une énergie culturelle spéciale pour une petite région, assure Geneviève. Je me suis promenée vraiment partout au Québec, et je n'ai jamais retrouvé ça. Ici, il y a le Festival du documentaire, le FME, le festival de film, la biennale d'art performatif... Y'a ben des affaires pour une si petite ville.»

C'est vrai qu'il y a, autour du FME, une aura particulière. Même les musiciens se bousculent au portillon pour être de la programmation. «Quand tu viens jouer au festival, tu es en présence du public, des journalistes, des autres musiciens, et ça crée une énergie très spéciale, c'est un peu le Noël des musiciens!», dit Geneviève en rigolant. Il faut aussi dire que, pour les groupes (et les journalistes aussi, soyons francs!), le FME est une grosse fête, une colonie de vacances pour éternels adolescents, qui se déroule un peu partout dans les bars et les salles de la ville, et aussi autour du feu du camp Flavrian, qui héberge tout ce beau monde.

Nouvel album
Même si le prochain album de Geneviève et Mathieu, Rouge-gorge, ne paraîtra qu'un peu plus tard en septembre, les festivaliers auront tout de même la chance de voir leur «performance». Performance dans le sens de concert, mais également dans le sens de démonstration artistique, avec toute la folie qui vient avec.

Et dans ce domaine, ils sont très forts, il n'y a qu'à réécouter leur chanson Timili-Poulet pour s'en convaincre. «Quand on a commencé à jouer, il y avait une ambiance musicale assez sombre au Québec. Il n'y avait pas encore d'humour nulle part. La musique, c'était quelque chose de bien sérieux; il n'y avait pas Les Trois Accords et Les Cowboys fringants, il n'y avait pas de couleur.»

Maintenant que la situation a pris du mieux, Geneviève et Mathieu ont tranquillement bifurqué vers quelque chose de plus «sérieux». «Cette année, on fête nos dix ans d'amour, alors c'est un disque assez sensuel, avec des textes où on se parle. Après dix ans, on a atteint un calme. Notre enfant a sept ans -- l'âge de la raison --, les choses se sont stabilisées, alors je pense qu'on pouvait aller dans quelque chose de plus réfléchi.»

Pour ce troisième album, le duo a invité plusieurs musiciens, dont Thomas Augustin, claviériste de Malajube, Lederhosen Lucille, Benoît Laverge (Gwenwed) et Ponto Paparo. Déjà, quelques pièces peuvent être entendues sur leur site Myspace, et les premières copies leur parviendront par un des camions qui parcourront aujourd'hui les nombreux kilomètres qui séparent Montréal de Rouyn-Noranda.

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Du nouveau matériel à écouter par ici!