vendredi, septembre 28, 2007

Hot Springs: du rock et des contes de fées

Deux ans après avoir lancé Rock Partouze, un mini album au rock brouillon et tranchant, le quatuor montréalais Hot Springs nous offre enfin un premier album complet, principalement en anglais, d'une facture plus sage et plus travaillée. Parions que les éruptions de Volcano -- c'est le nom du disque -- leur ouvriront très certainement bien des portes à travers le monde.

Au bout du fil, Giselle Webber ricane, s'amuse, raconte toutes sortes d'aventures. Vraiment, le moral semble bon pour la charismatique chanteuse et pour ses collègues Rémi Nadeau-Aubin, Frédéric Sauvé et Anne Gauthier. Faut dire que de voir enfin ce nouveau-né après un an de gestation et de travail de moine, ça doit faire plaisir. «On a pris notre temps, on a remixé, on a remasterisé, trois ou quatre fois», raconte Giselle, qui est née à Halifax mais qui habite Montréal depuis 1999.

Perfectionnistes, les Hot Springs? Aux dires de Giselle, c'est la nouvelle batteuse, Anne, qui est un peu maniaque. «Elle commence à avoir une réputation sur la scène musicale, les techniciens de son ont un peu peur d'elle! Mais elle a vraiment une bonne oreille pour plusieurs fréquences que tous les autres membres du groupe n'entendent plus... Elle, elle ne boit pas et elle ne prend pas de drogue, alors son cerveau est en meilleur état que les nôtres!» Les Hots Springs ont donc des ailes, mais ne sont pas nécessairement des anges, comme le chantait Faulkner!

Du rock païen
Volcano a été enregistré avec plusieurs de leurs amis musiciens, dont Jonathan Trimble Cummins, de Bionic, et Jace Lasek, du groupe en ascension The Besnard Lakes. «Ce sont des musiciens qui travaillent aussi dans le son. On était sur la même longueur d'onde, explique la chanteuse au tremolo distinctif. Ils croyaient aux mêmes rêves que nous, c'est comme s'ils avaient composé les pièces eux-mêmes!»

Ensemble, ils ont cuisiné un album rock à la Yeah Yeah Yeahs, plus pop que tout ce qu'on a entendu d'eux avant, mais sans être tombé dans les ornières du rock FM. «Je voulais me donner un défi, explique Giselle dans un français légèrement cassé. J'ai joué dans des groupes punks pendant dix ans de ma vie. Je voulais explorer d'autres styles de musique, je voulais savoir si j'étais capable de faire des tounes pop, tout en gardant ma voix rauque et sans que ça soit trop commercial. Finalement... je suis capable!» Parlant de défi, Webber a aussi un projet parallèle de hip-hop, Giselle Numba One, et nous a appris qu'elle travaillait en ce moment sur un projet aux accents arabisants.

Le livret de l'album, élaboré par Nadia Moss, montre de petites figurines en trois dimensions, dans un paysage hivernal. En arrière-plan, un gros volcan fumant, d'où le nom de l'album, qui s'est longtemps intitulé Dirty Little Halo. «C'est un peu païen comme concept visuel, et ça marche avec les paroles, raconte Giselle. On voulait que les chansons soient comme des contes de fées. C'est vraiment comme ça que je vois le monde, je suis vraiment optimiste comme personne. Je vois la tendance dans mes paroles, y'a toujours un rayon d'espoir. Je laisse une grande place pour la petite fillette en moi, elle me dirige encore!»

La plupart des textes écrits par Giselle sont en anglais, sauf un, Fantôme Dinosaure. Elle trouve le geste important, ne serait-ce que parce que le reste du groupe est composé de Québécois «pure laine», et que l'«univers est pas uniquement anglophone». «Ce qui me décourage le plus à Montréal, ce sont les anglos qui ne prennent pas le temps d'apprendre le français. Je trouve que c'est borné comme mentalité. Moi, je me rappelle que mon premier chum à Montréal, il avait des caleçons "Oui", avec les fleurs de lys! Je trouvais ça full rebelle, je trouvais super cool!» Sacré Giselle...

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Hot Springs est en concert ce soir au National avec Miracle Fortress et Elfin Saddle, 12 $.