À presque tous les mois depuis cinq ans, plusieurs des meilleurs musiciens de Montréal montent sur la scène du Petit Campus, rue Prince-Arthur, pour une lutte sans merci mais avec des instruments de musique pour seules armes. Ce soir, afin de célébrer le 50e match de son histoire, la Ligue d'improvisation musicale de Montréal (LIMM) fait preuve d'ouverture et invite pour la première fois une équipe de musiciens anglophones. Ladies and gentlemen, que la guerre commence!
La LIMM offre un spectacle proche de celui de la LNI. Deux équipes de six joueurs s'affrontent à coups de notes de musique plutôt qu'avec des rafales de phrases assassines alors que toute une équipe (arbitre, analyste, animateur et DJ) accompagne le vote du public. Ici, pas de prétention, beaucoup de talent et une bonne dose d'humour.
Pour ce match-anniversaire qui aura lieu un étage plus haut, dans la plus grande salle du Café Campus, la LIMM a rassemblé quelques gros canons de la ligue actuelle pour composer l'équipe francophone. Le capitaine Sylvain Pohu (Iks) sera entouré de Philippe Brault (Pierre Lapointe), Jean-Sébastien Nicol (Loco Locass, Gatineau), Alexis Dumais (Marco Calliari, ex-Polémil Bazar), Guido Del Fabro et Jean-Denis Levasseur (L'Orkestre des pas perdus).
Cette équipe d'étoiles affrontera six anglophones qui en seront pour la plupart à leur première expérience de ce type. Le chef des anglos, Stefan Schneider -- qui joue avec le capitaine adverse dans le groupe jazz Iks ainsi que pour Jorane --, sera entouré de Sage Reynolds, Marcus Paquin, Paul Shrofel, Joshua Zubot et Sean Craig.
Du talent et de l'expérience
Schneider avoue que son équipe est plutôt verte dans ce genre de compétition, aussi amicale soit-elle. «Il n'existe pas de ligue comme ça du côté des musiciens anglophones, je ne pense pas que ça se soit déjà fait, explique-t-il. On manque donc un peu d'expérience!» Sylvain Pohu, bon joueur, vante les mérites de la bande adverse. «Ce sont tous des musiciens exceptionnels, qui sont capables de s'adapter. Ils n'ont jamais joué tous ensemble, mais plusieurs ont des parcours qui se croisent. Ils vont être très forts!»
Quant à la rivalité linguistique, Schneider et Pohu avouent sans se faire prier qu'elle existe de moins en moins, surtout dans le milieu jazz où ils évoluent. Les deux capitaines sont toutefois unanimes: le clivage est «beaucoup plus grand du côté du public». «La plus grande réussite de ce match serait de faire déplacer la foule anglophone.» Espérons-le, d'autant plus que la soirée sera animée en français et en anglais.
jeudi, mars 20, 2008
Jouer bilingue
Publié par Philippe Papineau à 12:15 p.m.
Libellés : Ligue d'improvisation musicale de Montréal