Après avoir façonné deux albums que l'on ne pourrait pas placer d'emblée dans la catégorie des oeuvres les plus «hop la vie» pour égayer les âmes tristes, voici qu'Ariane Moffatt effectue un certain virage en nous offrant Tous les sens, un troisième disque qui prend désormais racine dans un terreau beaucoup plus lumineux.
Il ne faut d'ailleurs pas fouiner longtemps à travers ce plus récent effort de la multi-instrumentiste pour trouver ce nouvel éclat. Dès le premier regard sur la couverture du disque, on est ébloui par une Ariane Moffatt méconnaissable, regardant droit devant, debout sur un lit d'hôtel, entourée d'une resplendissante aura de lumière du jour. «Je ressemble à un mélange d'Astro le robot et de Jean Seberg dans À bout de souffle, de Godard!», dit en rigolant la principale intéressée.
En ce matin de printemps, un gros soleil lance ses rayons sur les larges fenêtres du Cagibi, un petit café et aussi une salle de concert du boulevard Saint-Laurent, dans le Mile-End, là où réside Ariane Moffatt. L'ancienne collaboratrice de Daniel Bélanger et de Marc Déry a encore les yeux fatigués, mais elle a tout de même le rire facile et le verbe leste.
Il ne faut d'ailleurs pas fouiner longtemps à travers ce plus récent effort de la multi-instrumentiste pour trouver ce nouvel éclat. Dès le premier regard sur la couverture du disque, on est ébloui par une Ariane Moffatt méconnaissable, regardant droit devant, debout sur un lit d'hôtel, entourée d'une resplendissante aura de lumière du jour. «Je ressemble à un mélange d'Astro le robot et de Jean Seberg dans À bout de souffle, de Godard!», dit en rigolant la principale intéressée.
En ce matin de printemps, un gros soleil lance ses rayons sur les larges fenêtres du Cagibi, un petit café et aussi une salle de concert du boulevard Saint-Laurent, dans le Mile-End, là où réside Ariane Moffatt. L'ancienne collaboratrice de Daniel Bélanger et de Marc Déry a encore les yeux fatigués, mais elle a tout de même le rire facile et le verbe leste.
«Je me suis donné le mandat de changer un peu l'angle de mes chansons, de mettre un peu plus de lumière, sans m'éloigner de moi et sans faire des trucs légers et pas touchants, raconte la jeune femme qui fêtera ses 29 ans dans quelques jours. C'était aussi une question de me prouver à moi-même que j'étais capable d'écrire dans d'autre chose que la douleur. Dans ma personnalité de tous les jours, je suis super-pétillante, et c'était important que ça se retrouve dans mon travail.»
Alors, maintenant, elle joue La Fille de l'iceberg, «qui dérive lentement / vers le rebord du monde / le creux de tes flancs». Quand elle brise un coeur, elle s'assure maintenant de s'en occuper. Et en plus, elle veut tout, «le silence et les promesses / le rigide et la souplesse / [...] L'anarchie et la sagesse / ton sourire et puis tes fesses». De la lumière, disait-elle.
Ouverture
Alors, maintenant, elle joue La Fille de l'iceberg, «qui dérive lentement / vers le rebord du monde / le creux de tes flancs». Quand elle brise un coeur, elle s'assure maintenant de s'en occuper. Et en plus, elle veut tout, «le silence et les promesses / le rigide et la souplesse / [...] L'anarchie et la sagesse / ton sourire et puis tes fesses». De la lumière, disait-elle.
Ouverture
Tant qu'à changer d'approche pour la création, Ariane Moffatt s'est aussi lancé un défi pour l'interprétation. Sur Tous les sens -- qu'elle aurait pu faire avec quelques bonzes français mais qu'elle a préféré coréaliser avec Jean-Phi Goncalves (Plaster), son ami de longue date --, Moffatt s'est amusée un peu. «On a mis les chansons sur un mur et on s'est demandé ce qu'on pourrait essayer au niveau de la voix, à quel jeu on pourrait jouer pour ouvrir les chansons, pour avoir une autre perspective sur elles.» Pour une rare fois, elle chante aussi les textes d'un autre auteur, dans le cas présent ceux de Franck Deweare, un Français qui, selon elle, sera bientôt «notre petit Gainsbourg du Québec».
La chanteuse montre maintenant un portrait plus complet d'elle-même. Un pied en plein jour, un pied dans la nuit. Et, comme à son habitude, un pied dans la pop et un pied dans la musique électronique. «J'essaie ça depuis le début, mais chaque fois de façon différente.» Aquanaute, son premier disque, était bourré d'effets sonores et avait un côté «mouillé». Le Coeur dans la tête, paru en 2005, avait un côté plus rock, «avec des guitares un peu plus lacérées». Et puis maintenant, le caméléon musical qu'est Ariane Moffatt avoue avoir été inspirée par la vague des chanteuses aux sonorités sixties, comme Amy Winehouse et Lily Allen, et aussi par des groupes électro plus crus, comme le duo français Justice ou Digitalism.
D'un point de vue esthétique, on retrouve un peu partout dans le livret une icône visuelle: un prisme aux couleurs de l'arc-en-ciel. «Ça va chercher le côté électro autant que l'esthétique sixties. Mais au départ, c'est le résultat de la lumière qui passe dans un diamant. C'est Tous les sens, toutes les multiples facettes d'une même situation, d'un objet, les façons différentes de voir les choses de la vie.»
En discutant avec Ariane Moffatt, on sent bien que cette dernière est plus à l'affût de ce qui se passe autour d'elle. Son texte Jeudi 17 mai, une sorte de revue de presse, en est la preuve la plus patente. «Y'a que des rimes pauvres dans mon journal», y chante-t-elle. «C'est un constat de l'absurdité de la coexistence entre différents titres, de voir des événements dramatiques aux côtés de trucs futiles. Mais je n'ai jamais été une activiste, et je ne pense pas que la création passe par là pour moi, mais j'ai quand même un regard sur le monde et des préoccupations!»
La chanteuse montre maintenant un portrait plus complet d'elle-même. Un pied en plein jour, un pied dans la nuit. Et, comme à son habitude, un pied dans la pop et un pied dans la musique électronique. «J'essaie ça depuis le début, mais chaque fois de façon différente.» Aquanaute, son premier disque, était bourré d'effets sonores et avait un côté «mouillé». Le Coeur dans la tête, paru en 2005, avait un côté plus rock, «avec des guitares un peu plus lacérées». Et puis maintenant, le caméléon musical qu'est Ariane Moffatt avoue avoir été inspirée par la vague des chanteuses aux sonorités sixties, comme Amy Winehouse et Lily Allen, et aussi par des groupes électro plus crus, comme le duo français Justice ou Digitalism.
D'un point de vue esthétique, on retrouve un peu partout dans le livret une icône visuelle: un prisme aux couleurs de l'arc-en-ciel. «Ça va chercher le côté électro autant que l'esthétique sixties. Mais au départ, c'est le résultat de la lumière qui passe dans un diamant. C'est Tous les sens, toutes les multiples facettes d'une même situation, d'un objet, les façons différentes de voir les choses de la vie.»
En discutant avec Ariane Moffatt, on sent bien que cette dernière est plus à l'affût de ce qui se passe autour d'elle. Son texte Jeudi 17 mai, une sorte de revue de presse, en est la preuve la plus patente. «Y'a que des rimes pauvres dans mon journal», y chante-t-elle. «C'est un constat de l'absurdité de la coexistence entre différents titres, de voir des événements dramatiques aux côtés de trucs futiles. Mais je n'ai jamais été une activiste, et je ne pense pas que la création passe par là pour moi, mais j'ai quand même un regard sur le monde et des préoccupations!»
Après une tournée québécoise automnale, Ariane Moffatt tournera son regard vers la France, où elle a l'intention de passer six mois à partir de janvier 2009, question d'y tenter sa chance. «C'est un marché tellement difficile à percer qu'il n'y a pas vraiment moyen d'obtenir quelque chose de concret et de palpable si tu n'y es pas un petit peu présent. Mais les Français sont de plus en plus ouverts, et le fait que Montréal rayonne autant à l'international fait qu'ils ont un regard sur la ville moins condescendant qu'avant.»
Et quoi de mieux qu'un album lumineux pour prendre d'assaut Paris, la Ville lumière?
Et quoi de mieux qu'un album lumineux pour prendre d'assaut Paris, la Ville lumière?