lundi, novembre 10, 2008

Critique: Baloji - Hôtel Impala

Hip-hop / Soul

Hôtel Impala
Baloji
EMI / Fusion III

Né au Congo, arraché des bras de sa mère à l'âge de trois ans, puis élevé dans une Belgique où il peine à trouver sa place, Baloji n'a pas eu la vie facile. Hôtel Impala, que le gagnant du prix Rapsat-Lelièvre 2008 qualifie d'«auto-bio-phonie», est donc totalement baigné de cet esprit grisâtre, où les cicatrices du passé sont toujours fragiles. «Tous étrangers quelque part / Chez soi nulle part», chante-t-il sur cet album composé comme une longue lettre politico-familiale destinée à sa mère, toujours au Congo. Si Baloji a de la rage au coeur, il n'est pas pour autant colérique. Surtout que la musique très léchée d'Hôtel Impala a de quoi servir de contrepoids. Hip-hop et soul se mélangent au funk, au slam, à l'afrobeat et au reggae en une substance homogène, savoureuse et accrocheuse. Repris de justesse et Tout ceci ne vous rendra pas le Congo sont les points forts de cet album. Les fans de l'album Gibraltar, d'Abd al Malik, y trouveront probablement leur compte. Baloji sera en concert au Cabaret du Musée Juste pour rire, le jeudi 13 novembre, avec Samian, dans le cadre du Coup de coeur francophone (15 $).
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Paru dans Le Devoir du 7 novembre 2008