mardi, janvier 27, 2009

Retailles d'entrevue: Carl-Éric Hudon

Après une heure d'entrevue avec Carl-Éric Hudon, je ferme l'enregistreuse: on a fait le tour. L'auteur-compositeur-interprète lance : Tu vas en avoir du stock pour deux petites colonnes dans le journal. Au pire, t'en mettras plus sur ton blogue, j'ai vu que tu fais ça des fois." Justement, ça débordait de tous les côtés dans le texte, alors à sa demande générale -- et surtout pour vous, chers lecteurs --, voici quelques retailles d'entrevues.

Sur son évolution musicale
J’ai habité avec Guillaume Turcotte, qui est mon claviériste, et un ami qui étudiait la musique contemporaine. Il y a eu beaucoup de discussions sur la philosophie musicale, je pense que j’ai appris beaucoup et je me suis concentré aussi beaucoup à m’améliorer comme musicien et comme compositeur. Mais dans le temps du premier disque, je n'avais pas les compétences à pour faire un disque comme Contre le tien Ananas Bongo Love.

Sur son premier disque, Les Tempêtes que l'on avale
J’en avais juste trop pris sur mes épaules, la réalisation, le mix. L’enregistrement avait été une catastrophe. Mais je suis fier qu’on ait pu faire de quoi de cohérent comme ça. C’a été un échec au niveau des ventes, car on n’avait pas la chance comme maintenant d’avoir une compagnie de disque derrière qui travaillait à en faire la promotion.

Sur l'hyperréalité
Sur Contre le tien..., je voulais aussi transmettre un discours sur l’hyperréalité, qui est dur à communiquer. C'est Baudrillard, qui dit que plus ça va, plus il y a de couches de la réalité qui s’empilent avec les nouveaux médias, avec la télévision, Internet… Tout se modifie à travers ça, tout fini par avoir une réalité extérieure, on peut voir ça avec Facebook, MySpace… encore plus loin dans Second Life. C’est complètement épeurant. C’est très abstrait. Mais c’est la dispersion de quelque chose de vrai.

Sur autre chose d'encore aussi compliqué
Je me suis tapé beaucoup de Lynch, en cinéma et en télévision avec Navet Confit quand j’habitais avec lui. Twin Peaks, Inland Empire. Il y a un sujet qui revient souvent, et c’est l’idée du symbole des gens. Je voulais parler de la sensation de déjà vu, la sensation que les gens sont interchangeable, qu’ils deviennent des symboles. Par exemple: Une particularité de ma personnalité, c’est de couper les liens quand je n’en veux plus. Et des fois j’ai l’impression qu’une personne va en remplacer symboliquement une autre. Personne ne se remplace en tant que tel quand quelqu’un meurt ou s’en va, mais quelqu’un peut venir remplir le rôle devenu vacant.

Sur l'apport de Navet Confit
Ce disque-là, je l’ai fait seul en préproduction, et avec Navet Confit pour la batterie, qui est ma faiblesse au fond. La seule chose dont j’ai eu peur avec Navet, avec le son que je voulais amener, c’est que les gens pensent qu’il avait pris le contrôle de mon projet. Ça, c’est fatigant, je le sens. Mais c’est important pour moi de ne pas diminuer son travail. Je suis allé le chercher parce qu’il sait travailler, il a une idée très faite de ce qu’il fait, de ce qu’il veut faire et de comment il veut que ça sonne. J'ai arrêté de penser à ma réputation, et plus à la qualité de mon disque.