jeudi, mai 07, 2009

Brillante Mara au National

Trois ans après avoir inauguré le National, Mara Tremblay y était de retour hier soir, pour sa rentrée montréalaise, alors qu'elle y défendait son plus récent disque, Tu m'intimides.

Et quelle soirée ce fut. Du presque sans faute pour Mara et ses musiciens, qui ont mené la soirée de main de maître, sans temps morts, alternant les instants de rock rentrent dedans et les moments de douceur et d'émotions.

Côté voix, ses dernières présences à la télé nous avaient inquiétés, même si ce ne sont pas souvent de bonnes conditions. Hier, Mara avait la corde vocale agile, précise, et habile, malgré sa fébrilité avouée. Mais une "magnifique fébrilité", a-t-elle précisé. Elle s'en est bien tirée avec la pièce Tu n'es pas libre, la dernière avant le rappel, qui demande beaucoup de précision dans les aigues. Pas parfait, mais pas de grimace.

Mara est entouré d'un groupe d'élite, et ça paraît. Quand tes guitaristes sont Olivier Langevin (Galaxie 500, Fred Fortin...) et Jocelyn Tellier (Dumas, Dan Thouin, Catherine Durand...), ça s'entend -- oui, mesdames, ça se voit aussi! Dangereusement efficaces, les deux guitaristes donnent à la musique de Mara Tremblay un autre souffle, une autre dimension, une puissance bénéfique. Si Guillaume Chartrain à la basse se fait plus discret, le batteur Pierre Fortin (Les Dales Hawerchuck) a autant d'impact sur scène que sur l'album. Ça frappe, ça claque et ça roule avec le juste dosage.

Tremblay a joué plusieurs pièces de Tu m'intimides, mais a aussi revisité une douzaine de ses classiques (Elvis, Tout nue avec toi, La chinoisse, Les Aurores, Le teint de Linda...), qui prenaient ici une couleur nouvelle avec ce groupe de musicien. Mara ne nous a pas fait niaiser en applaudissant, revenant rapidement nous jouer quelques chansons country, avant de terminer la soirée seule avec Devant l'orage. Ça sent le top 10 des concerts de l'année.

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En première partie, Marie-Pierre Arthur, dont j'aime beaucoup le premier disque, n'a pas cassé la baraque avec ses trois chansons. Seule à la guitare, elle a eu un problème de cordes désaccordées, mais elle a surtout commis plusieurs erreurs techniques. Ses chansons lui demandent beaucoup de mouvement sur le manche, et souvent les doigts n'étaient pas au bon endroit. Vocalement, Arthur en a mis plus que le client en demandait, faisant de la fioriture inutile, plus agaçante qu'autre chose. Il aurait été plus payant de garder ça simple, parce que ses pièces sont déjà très belles comme ça. Je suis très curieux de la voir avec son groupe le 21 mai à La Tulipe.