Ils sont cinq, ils sont cool, ils sont dans le vent, et peuvent plaire aux grand-mères comme aux aficionados de la musique alternative. Le groupe Chinatown, qui mélange l'esprit de Gainsbourg, les airs des Beatles et des mélodies cousines de génériques de dessins animés, réussit avec ce premier disque l'exploit funambulesque de faire du pop-rock haut de gamme.
La prouesse est d'autant plus admirable qu'il est facile, en jouant avec les codes de la pop, de basculer dans le mièvre, le coulant ou l'insipide -- suffit d'ouvrir un peu la radio pour entendre. Mais les membres du groupe, Pierre-Alain Faucon, Félix Dyotte, Toby Cayouette, Gabriel Rousseau et Julien Fargo, ont assuré avoir constamment gardé en fonction leur radar du mauvais goût.
Autour de la table du café, les musiciens de Chinatown expliquent leur approche: le fond avant la forme. «La chanson, c'est le fond du projet, assure le guitariste d'origine française Julien Fargo. Si le fond est sérieux, et si, en plus, tu ajoutes à ça une forme qui est belle, ça donne un résultat que tout le monde veut atteindre.»
L'aspect chanson du quintette montréalais vient des deux chanteurs du groupe, Pierre-Alain Faucon -- qui a déjà fait paraître un album solo -- et Félix Dyotte, qui roulent leur bosse ensemble depuis une dizaine d'années. Se greffent à eux leurs trois comparses musiciens, qui enrobent le tout avec doigté. «Au niveau des arrangements et de la musique, beaucoup de nos trois identités musicales se trouvent là-dedans et donnent un fond qui est beaucoup plus riche», explique le bassiste Toby Cayouette.
Fargo en rajoute. «On vient tous d'influences indépendantes. Oui, on a écouté des gros groupes pop, mais on est tous fans des Clash, par exemple. Pour chaque chanson, on s'est attachés à plein de références. Des fois on pensait à Blur, des fois à Françoise Hardy, et beaucoup à Gainsbourg. Il est une référence qu'on a tous. Comme les Beatles.»
Plus terre à terre, Pierre-Alain Faucon lance que sa musique préférée est plutôt... celle des génériques de dessins animés, obtenant ainsi l'approbation générale de la tablée. Le titre Perdre son temps, par exemple, évoque un mélange entre Le Petit Castor et Franz Ferdinand. Et dire que l'album s'intitule Cité d'or, une référence à la fois à la série télé et à Montréal.
De la pop en toute conscience
La force de Chinatown, c'est son regard décalé sur la pop et le romantisme. La pièce Pénélope en est peut-être l'exemple le plus probant. Le titre se trouvait déjà en 2002 sur le disque solo de Faucon, sur lequel leurs amis du groupe The Stills ont pigé leur succès Retour à Véga. Faucon y chante à sa douce moitié de ne plus s'en faire: «Pour toi Pénélope / je ferai de la pop / et nous deviendrons riches.»
Sur Cité d'or, enregistré à Montréal et à New York avec Gus Van Go et Werner F., ces mots à l'eau de rose, ces «oh mon amour», sont légion, mais trouvent une façon non seulement de ne pas nous agacer, mais aussi de s'incruster dans nos cerveaux.
«Le truc, c'est de ne pas être trop désespéré dans les textes, et il faut un peu d'humour, jouer un peu la comédie. Sinon, ça fait des tounes qui ont toutes l'air d'être subventionnées par Molson ou Labatt, rigole Faucon. Mais Chinatown, ce n'est pas du romantisme à la Goethe, comme dans Les Souffrances du jeune Werther.» Pas de vague de suicides à prévoir, donc, mais plutôt une déferlante de bonne pop.
La prouesse est d'autant plus admirable qu'il est facile, en jouant avec les codes de la pop, de basculer dans le mièvre, le coulant ou l'insipide -- suffit d'ouvrir un peu la radio pour entendre. Mais les membres du groupe, Pierre-Alain Faucon, Félix Dyotte, Toby Cayouette, Gabriel Rousseau et Julien Fargo, ont assuré avoir constamment gardé en fonction leur radar du mauvais goût.
Autour de la table du café, les musiciens de Chinatown expliquent leur approche: le fond avant la forme. «La chanson, c'est le fond du projet, assure le guitariste d'origine française Julien Fargo. Si le fond est sérieux, et si, en plus, tu ajoutes à ça une forme qui est belle, ça donne un résultat que tout le monde veut atteindre.»
L'aspect chanson du quintette montréalais vient des deux chanteurs du groupe, Pierre-Alain Faucon -- qui a déjà fait paraître un album solo -- et Félix Dyotte, qui roulent leur bosse ensemble depuis une dizaine d'années. Se greffent à eux leurs trois comparses musiciens, qui enrobent le tout avec doigté. «Au niveau des arrangements et de la musique, beaucoup de nos trois identités musicales se trouvent là-dedans et donnent un fond qui est beaucoup plus riche», explique le bassiste Toby Cayouette.
Fargo en rajoute. «On vient tous d'influences indépendantes. Oui, on a écouté des gros groupes pop, mais on est tous fans des Clash, par exemple. Pour chaque chanson, on s'est attachés à plein de références. Des fois on pensait à Blur, des fois à Françoise Hardy, et beaucoup à Gainsbourg. Il est une référence qu'on a tous. Comme les Beatles.»
Plus terre à terre, Pierre-Alain Faucon lance que sa musique préférée est plutôt... celle des génériques de dessins animés, obtenant ainsi l'approbation générale de la tablée. Le titre Perdre son temps, par exemple, évoque un mélange entre Le Petit Castor et Franz Ferdinand. Et dire que l'album s'intitule Cité d'or, une référence à la fois à la série télé et à Montréal.
De la pop en toute conscience
La force de Chinatown, c'est son regard décalé sur la pop et le romantisme. La pièce Pénélope en est peut-être l'exemple le plus probant. Le titre se trouvait déjà en 2002 sur le disque solo de Faucon, sur lequel leurs amis du groupe The Stills ont pigé leur succès Retour à Véga. Faucon y chante à sa douce moitié de ne plus s'en faire: «Pour toi Pénélope / je ferai de la pop / et nous deviendrons riches.»
Sur Cité d'or, enregistré à Montréal et à New York avec Gus Van Go et Werner F., ces mots à l'eau de rose, ces «oh mon amour», sont légion, mais trouvent une façon non seulement de ne pas nous agacer, mais aussi de s'incruster dans nos cerveaux.
«Le truc, c'est de ne pas être trop désespéré dans les textes, et il faut un peu d'humour, jouer un peu la comédie. Sinon, ça fait des tounes qui ont toutes l'air d'être subventionnées par Molson ou Labatt, rigole Faucon. Mais Chinatown, ce n'est pas du romantisme à la Goethe, comme dans Les Souffrances du jeune Werther.» Pas de vague de suicides à prévoir, donc, mais plutôt une déferlante de bonne pop.