samedi, août 29, 2009

Mille Monarques - La beauté imagée en mode psyché

















Ne cherchez pas trop la douceur du papillon en écoutant Mille Monarques, vous risqueriez d'être déçu. Chez le jeune quatuor québécois, la beauté passe plutôt par l'enchevêtrement un peu psychédélique de multiples styles musicaux, de la brit pop à la The Cure en passant par le stoner rock de Queens of the Stone Age. Le tout dans une langue française très imagée.

C'est grâce à des performances remarquées aux Francouvertes 2008 et aux FrancoFolies de la même année que le groupe s'est taillé une place dans la tête des mélomanes d'ici. Leur principale arme: la pièce L'Immense Larme et sa ligne de clavier hyper efficace, qui a fait un tabac sur les radios alternatives.

Le chanteur et bassiste de Mille Monarques, Mathieu Denoncourt, avertit que le son de la formation ne peut se résumer à celui de leur hit radio, relativement pop. En fait, on pourrait ajouter que la musique des quatre musiciens est particulièrement dure à résumer. Ici, on entend des mélodies et une basse à la Joy Division; là, un mur de bruit martelant la même note; ailleurs, des claviers synthétiques rappelant ceux des Québécois de Plaza Musique. Bref, cet album est dur à apprivoiser et c'est peut-être sa force. «On a écouté pas mal de musiques différentes dans nos vies, avoue Denoncourt au bout du fil, mais je crois qu'on a réussi à les passer à travers nous, à travers notre filtre.»

Cette distillation a aussi révélé un calme, un flegme presque paradoxal avec l'intensité de certains morceaux de Denoncourt, de la claviériste Annie Rousseau, du guitariste Simon Quévillon et du batteur Mathieu Véziau. «On a une façon psychédélique de faire passer une beauté, c'est du violent qui amène une douceur.»

Persévérance
Véritablement mis en branle en 2007, Mille Monarques est issu de quelques périodes de découragement et d'autant de poussées de persévérance du chanteur et bassiste Mathieu Denoncourt, qui travaille comme éclairagiste au Lion d'Or depuis quatre ans et qui a illuminé les scènes de Malajube en tournée. «Dans mes groupes, je suis un peu bourreau avec les musiciens, mais je ne le regrette pas, parce qu'au bout du compte, on est maintenant tous des gens qui veulent jouer et qui sont minutieux.»

Denoncourt explique qu'il met le même entêtement à composer ses textes, pouvant bûcher plusieurs jours sur un seul mot inadéquat. «Mon défi, c'est d'aller chercher des sonorités, de trouver les bons mots et la bonne musicalité; je ne veux pas dire les choses à peu près.» Ses textes sont imagés, certains mots nous marquent, souvent en référence avec la nature, les saisons, la pierre. «C'est de l'art abstrait en texte!»

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À Montréal lors de l'événement M sur les quais, le 6 septembre, 14h.
Au Fou du village, à Bonaventure, le 11 septembre.
Aux îles de la Madeleine, aux Pas perdus, le 12 septembre.