Je vous ai déjà écrit au sujet de la parenté entre Malajube et de Clues, qui partagent la scène du Métropolis vendredi. J'ai eu la chance de parler au claviériste de Malajube, Thomas Augustin, pour un texte dans Le Devoir, alors en voici le résultat intégral et gratuit, juste pour vous.
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C'est probablement le spectacle le plus attendu de l'hiver sur la scène alternative de la métropole, voire de la province. Vendredi, au Métropolis, joueront deux des meilleurs groupes de l'heure, soit les Anglo-Montréalais de Clues ainsi que Malajube - qui y rendra disponible son tout nouveau EP à tirage très limité. C'est ce qu'on appelle de très beaux cadeaux de Noël.
«On voulait faire un gros happening, avoue Thomas Augustin, le claviériste de Malajube. Avec cette affiche-là, on a voulu faire concurrence aux partys de Noël et aux partys de bureau!» Les choix seront difficiles, c'est vrai, d'autant que ce spectacle sera déjà un des derniers de la présente tournée de Malajube, où le groupe défend son plus récent disque, Labyrinthes, paru
en février.
Déjà? C'est que Malajube a fait les choses d'une autre façon que lors de l'interminable tournée de Trompe-l'oeil -- l'album qui l'a révélé au grand public --, où les rockeurs ont fait plus de 300 concerts, jusqu'à écoeurement complet. Cette fois, Thomas, Julien Mineau, Francis Mineau et Mathieu Cournoyer ont opté pour la «modération» en inscrivant une centaine de concerts à leur agenda. «On pourrait étirer ça, faire plus de festivals au Québec l'an prochain, essayer aux États-Unis, retourner en Europe, mais tous les ingrédients sont là pour faire sortir de la bonne musique de notre union», explique Augustin. Malajube a déjà choisi son studio, et il anticipe avec un grand plaisir de «retourner en invention de chansons», dixit Thomas.
Indices de rapprochement
Si Malajube est précédé chez les francophones d'une réputation très favorable, le groupe Clues (sur la photo), lui, est encore inconnu pour beaucoup de Montréalais vivant à l'est du boulevard Saint-Laurent. Le quintette composé d'Alden Penner, de Brendan Reed, de Ben Borden, de Lisa Gamble et de Nick Schriber a fait paraître sur la réputée étiquette de disque montréalaise Cons-tellation (Godspeed! You Black Emperor, Feu Thérèse, Fly Pan Am) son premier disque, très bien reçu autant par la presse spécialisée que par celle de masse.
Et le groupe n'arrive pas sans l'aura pour le moins magnétique du passé de deux de ses membres. Le multi-intrumentiste Brendan Reed a joué avec Arcade Fire à l'époque pré-Funeral et avec Les Angles morts, alors que le chanteur et guitariste Alden Penner, qui parle un excellent français, faisait partie avec Nick Thorburn (Islands, Human Highway) du groupe The Unicorns, qui a marqué plusieurs mélomanes de 2000 à 2004.
Les premières pièces de Malajube, comme Le Robot sexy ou Le Bataillon, sont d'ailleurs assez similaires à celles des Unicorns, très joyeuses, explosives, rebondissantes et un brin juvéniles. «À Pop Montréal, Malajube a déjà joué en première partie des Unicorns; j'étais même pas encore dans le groupe! dit Thomas en rigolant. Ils étaient une inspiration, un groupe important, et on s'est souvent fait comparer à eux.»
Aujourd'hui, Malajube et Clues ont chacun fait leur bout de chemin musical, mais ils restent cousins de la fesse gauche. Si Clues a un son un peu plus enrobant, les deux groupes aiment les changements de rythmes, les cassures et les montées en intensité.
Malajube a le Contrôle
Pour Malajube, coïncidence marketing ou pas, ce concert hivernal arrive en même temps qu'un nouveau mini-album de quatre chansons, intitulé Contrôle, composé de retailles de l'enregistrement de Labyrinthes. Vendu en format numérique pour 2 $ à partir du site http://www.malajube.com/, Contrôle est aussi disponible pour 20 $ en format vinyle 45 tours, mais seulement 300 petites copies ont été pressées.
Si on peut reconnaître ici et là la parenté avec des chansons de Labyrinthes ou avec des pièces déjà jouées sur scène, on entend Malajube sous un jour moins sombre, avec des sonorités rappelant parfois leur Compte complet.
«On fait ça en marge de notre discographie; c'est vraiment fait à la main, j'ai moi-même collé les pochettes sérigraphiées, explique Thomas Augustin. On pourrait à la limite en faire d'autres, mais le but n'est pas de les vendre en magasins, c'est un objet hors circuit pour les fans hardcore.» Les premiers exemplaires ont été vendus mercredi dernier à Québec, et le groupe s'attend à ce qu'il ne reste plus grand-chose sur la table de marchandise après le spectacle du Métropolis. Faudra amener son billet vert et arriver tôt!
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Malajube et Clues au Métropolis, le vendredi 18 décembre. Première partie: Bateau noir. Billets à 25,25 $ avant le concert, et un peu plus de 28 $ le jour même, sans les frais.
mercredi, décembre 16, 2009
Malajube et Clues au Métropolis - cousins de la fesse gauche
Publié par Philippe Papineau à 9:47 a.m.
Libellés : clues, Malajube, métropolis, spectacle