samedi, octobre 23, 2010

Retailles d'entrevue: Jimmy Hunt

Alors que le groupe Chocolat est en jachère, son chanteur Jimmy Hunt vient de faire paraître un album solo franchement bon. L'essentiel de ce qu'il faut savoir sur cet album se lit par ici. Mais pour vous, un extra crème fouettée : voici les retailles de mon entrevue avec la bête devenue romantique.

Sur le fait de travailler avec un réalisateur
C’est la première fois que je travaillais avec un réalisateur, et ça fait une différence. C’est quelqu’un que je connais bien, Martin Chouinard, qui était dans Chocolat. Avec le groupe c’était plus rock comme projet, plus brut, on enregistrait live. La plupart du temps, si on reprenait une prise, ce n’était pas pour reprendre un arrangement, mais davantage pour reprendre une voix un peu ratée, par exemple. Mais j’aurais de la misère à travailler avec quelqu’un qui ne partage pas mes goûts musicaux.

Sur la "réconciliation" avec sa maison de disque Grosse Boîte, après que cette dernière ait rompu avec Chocolat
Je n'ai même pas magasiné ailleurs. Je croisais des gens d'autres labels, c'était des «tu me feras entendre ce que tu fais». Mais non, avec Eli (Bissonnette, le patron de Grosse Boîte), on s’est rencontré et on a refait un peu le tour de l’histoire. Ç’a été un petit entretien diplomatique, quoi! On en est arrivé à la conclusion que l’essentiel pour Eli, c’était la musique.

Y'a pas que du mal dans l'affaire avec Chocolat. Personnellement, j’ai appris à dealer avec l’univers d’un label et tout ce que ça implique. Peut-être qu'avec Chocolat, on tirait un peu trop de notre bord, on n'était pas habitué aux compromis qu’il fallait faire, aux discussions qu’il fallait avoir. On faisait un peu à notre tête, on voulait continuer à faire show sur show et pas s’occuper du reste.

Sur l'exclusion du disque de ses chansons plus rock
Au début de l'enregistrement, on avait une ou deux pièces qui étaient beaucoup plus rock, mais ça fittait pas à la fin. Ç’aurait été mettre une toune rock juste pour avoir une toune rock. On observait dans l’ensemble, on voulait garder une certaine cohérence. Une approche assez standard. Pas trop de dichotomie et d’éclectisme.

Sur l'utilisation du "je"

Au début je m’inquiétais, je me demandais si c’était pas too mcuh. Mais ce sont des chansons, les gens s’approprient ce qui leur parle. Le premier réflexe en écoutant une chanson, c’est de mêler ça avec nos histoires personnelles. C’est pareil en littérature, quand tu lis un livre au "je". Mais j’avoue avoir craint la perception d’un univers égocentrique.

Sur le titre Sois belle
C’est le même texte que sur Piano élégant. C’est un rip-off de Chocolat! Elle a eu trois versions musicales différentes. Je n’avais pas prévu la mettre sur le disque. Mais quand j’ai fait des shows voix-guitares, avec Coeur de Pirate cet été, je la jouais, et on a décidé de la garder pour le disque. Mais la musique est vraiment différente.