jeudi, novembre 04, 2010

Michèle O.: faire les choses dans le bon ordre




Le parcours musical de l'Abitibienne Michèle Ouellette est rocambolesque. On croyait qu'elle avait fait ses débuts il y a deux ou trois ans avec ses accrocheuses chansons country-folk. Or, elle a déjà frôlé le grand succès il y a une douzaine d'années, avant de décider de faire les choses dans le bon ordre. Faire ses classes, ensuite grimper.

C'est avec un mini-album fait main que Ouellette et ses musiciens se sont d'abord révélés à nous sous le nom de projet Michèle O. L'énergique chanteuse et guitariste a aussi «couru les concours», passant entre autres par Granby et les Francouvertes, avant de faire paraître il y a quelques semaines Assise dans ma tête, un premier disque aux accents davantage blues et rockabilly que folk.

Mais l'histoire de Ouellette commence bien avant. Adolescente, elle quitte son Val-d'Or natal vers Montréal. Déjà, elle a un groupe, Kill January, nourri au grunge, qui grâce à de bons contacts, attire l'attention. Aspirés dans un tourbillon, elle et ses amis musiciens se retrouveront à tourner un clip réalisé par Podz pour le film Stardom, de Denys Arcand — la scène sera coupée au montage. Ils feront une pièce pour la trame sonore du film La Bouteille, et se retrouvent jusque dans les bureaux de Sony, à se faire offrir une carrière préfabriquée.

«J'ai sacré le camp, lance Michèle Ouellette, candide. Je trouvais que c'était à l'envers, je savais que ce n'était pas ça, un band. J'arrivais de Val-d'Or, où le monde a la musique dans le coeur et dans les veines. Et le gars te fait écouter des pièces et tu sens que ça devient un produit. Et en plus, moi qui étais grunge jusque dans le fond de l'âme, je trouvais ça un peu bonbon!»

Rien de rien, elle ne regrette rien, ou si peu. Plusieurs années plus tard, alors qu'elle se sentait davantage une musicienne accomplie, Ouellette s'est replongée dans la musique, «et pas à moitié». «La musique, ça vient par la force des choses. Un jour, tu te rends compte que tu vas avoir 30 ans et que tu fais encore ça pour des miettes, ou des pichets de bière, et que malgré tout, tu tripes autant, que tu le fais parce que t'aimes ça.»

Si la souriante jeune femme vit bien avec le jeu des comparaisons sur sa voix — «Loretta Lynn, Mara Tremblay, Shakira... même Vanessa Paradis y sont passé!» —, elle défend ses musiciens comme une mère poule. «Si le monde s'attaque aux arrangements, je suis plus protectrice. Je suis tellement reconnaissante que mes petits gars soient là et de voir où ils ont amené mes pièces!»

La soirée de samedi, au Divan Orange, sera tout abitibienne. En plus de Michèle O., on pourra voir Chantal Archambault ainsi que L'Équipe, nouveau groupe issu des Prostiputes, des Sprates et de Bonne Journée!. Si ça fête comme les gens le font au bout de la route 117, ça promet d'être une bonne soirée.