lundi, février 11, 2008

Retailles d'entrevue - Monsieur Mono

Sur sa méthode de travail:

"J’ai ma petite pièce, où je travaille. Quand ma blonde s’endort, des fois je me lève, je vais travailler, j’ouvre le laptop, je pitonne un peu. Je n’utilise que ça maintenant, depuis 3 ou 4 ans. Ma guitare, un micro, un portable, une couple de synté qui traine à côté. "

Sur l'utilisation des cordes:
"J’avais acheté un plugin de mélotron, un instrument des années 60, qui a été beaucoup utilisé par les Beatles, ou des groupes progressifs comme Yes, Genesis, King Crimson, un son de corde un peu nasillard, que j ‘adore totalement. Au début, l’album était tapissé de ça, et je trouvais ça ben le fun, mais plus le projet avançait, plus je me disais que ça serait bien d’avoir des vraies cordes. "

"On a utilisé des cordes plus sobre, plus retenue. Il n’y a aucun vibrato, c’est une autre sensibilité. Ça retient l’émotion un peu, ca s’épanche pas, ca dégouline pas de violon."

"Ça fait longtemps que je travaille avec des cordes, avec Yann Perreau, avec WD-40, avec Les Chiens aussi, mais c’était la première fois où je travaillais avec un ensemble en bonne et dûe forme pour un projet à moi."

Sur l'église où il a travaillé:
"On y a fait tous les violons, et allumés quelques chandelles! On avait apporté un système de son, et on a fait jouer les tracks dans l’église, et on a mis des micros pour réenregistrer avec le son de la place. J’ai rechanté aussi avec le son de l’église. Ça ajoute une ambiance avec laquelle tu peux jouer."

"J’ai eu la chance d’y jouer, c’est une maison de la culture à Rivière-des-Prairies. Et j’ai eu un coup de foudre pour l’acoustique de la place. Alors quand on a voulu faire les cordes, j’ai dit : ah! je connais la place où on va faire ça."

Sur la réamplification
"Ils faisaient ça dans les années 50-60, avant d’inventer des reverb électronique. Si tu voulais de l’acoustique comme ça sur une chanson, il existait des echo chambers, des grandes pièces vides avec des micros, et ils captaient le son de la pièce.

"C’est un métier qui a complètement changé… Moi j’aime ça, si j’en ai la chance, intégrer des anciennes méthode avec des nouvelles. C'est peut-être un peu nostalgique, c’est comme un amour des antiquités. C’est sur que c’est le fun une guitare neuve, mais une vieille guitare qui a du vécu, une âme, y’a quelque chose. Et j’aime aussi beaucoup l’histoire, l’histoire de l’humanité, de la musiqueé. Si je peux me frotter à ça à ma façon, je me gêne pas."

Sur son pseudonyme
:
"C’est ma tentative ratée d’Émile Ajar!"

Sur la déprime:
"Quand j’étais en peine d’amour, j’écoutais Sea Change, de Beck, et c’était tellement ca, ce que j’avais envie d’entendre. C’était pas déprimant, plutôt déprimé. Déprimant, pour moi, c’est des best of des années 70 qui vendent 100 000 disques. Ça, c’est déprimant. "