Après s'être forgé une solide réputation grâce à plusieurs concerts remarqués -- dont la récente première partie de Mika au Centre Bell --, le quatuor anglo-montréalais Creature s'apprête enfin à lancer une première véritable bombe dansante sur le marché québécois. Attrapez votre veston de cuirette, votre paire de jean préférée et vos lunettes fumées à la monture brillante en forme de coeur, parce que son premier album, No Sleep At All, réveillera assurément la bête en vous.
Composé du chanteur et guitariste Kim Ho (un fidèle collaborateur de Jérôme Minière), du batteur Sid Z (Me, Mom & Morgentaler), de la chanteuse et claviériste CowBella et de la nouvelle bassiste Gina Simmons -- clin d'oeil à Gene Simmons, de Kiss, paraît-il --, le groupe Creature dégage une énergie contagieuse. Sa musique est un insolite mais explosif mélange de rock, de pop, de danse, de funk et de hip-hop. Avec un petit côté rétro, volontairement pailleté, et une nécessaire dose d'humour.
Composé du chanteur et guitariste Kim Ho (un fidèle collaborateur de Jérôme Minière), du batteur Sid Z (Me, Mom & Morgentaler), de la chanteuse et claviériste CowBella et de la nouvelle bassiste Gina Simmons -- clin d'oeil à Gene Simmons, de Kiss, paraît-il --, le groupe Creature dégage une énergie contagieuse. Sa musique est un insolite mais explosif mélange de rock, de pop, de danse, de funk et de hip-hop. Avec un petit côté rétro, volontairement pailleté, et une nécessaire dose d'humour.
D'ailleurs, son leitmotiv est «Dance like no one's watching», danse comme si personne ne te regardait. Sur son site MySpace (www.myspace.com/creaturecreature), le groupe suggère même 12 étapes faciles pour arriver à cette fin salvatrice. Parce que c'est un peu ça le but de Creature: faire la fête et se défaire du jugement du regard des autres. «On a tous une bête en soi qu'il faut laisser sortir», lance CowBella, assise à la table d'un café du Mile-End, un quartier à l'image du groupe: bilingue, urbain, hétéroclite et branché.
À ses côtés, Kim poursuit. «À travers No Sleep At All, il y a un thème récurrent, celui de se libérer.» Oui, certains titres comme Kandahar ou Last Days of America ont des aspects politiques, mais ce premier disque complet est surtout, disons-le entre guillemets, «social». «On dit aux gens qu'il faut être à l'aise avec soi-même, qu'il faut s'aimer soi-même. C'est seulement de cette façon qu'on peut commencer à vivre pleinement. Il faut libérer nos instincts réprimés par les normes sociales. Creature, c'est juste être sauvage! J'ai soif! Je veux danser!» Et toute la table éclate de rire!
Des bulles dans le studio
D'abord le projet personnel et presque acoustique du chanteur Kim Ho, Creature est donc devenu avec le temps une hydre à quatre têtes, clairement axée sur une musique jubilatoire. «On a tous joué dans plusieurs groupes, mais c'était la première fois qu'on avait tous l'impression qu'il y avait quelque chose de magique», raconte CowBella, qui a étudié en chant et en piano classique. «Ensemble, on a essayé plein de styles, mais c'est en concert, quand on a senti la réaction de la foule à nos chansons dansantes, que tout s'est joué. Ça nous a donné des frissons, et on a voulu refaire ça!»
Pour No Sleep At All, le plus grand défi de Creature était clairement de transposer sur disque ce frisson tant recherché. Pour arriver à leurs fins, les quatre musiciens avaient quelques trucs dans leur manche, comme enregistrer dans un petit studio maison et être tous présents lors des séances d'enregistrement. «C'est là qu'on allait chercher notre énergie, on avait tous des écouteurs sur la tête et on dansait, on s'encourageait», raconte Kim. CowBella en rajoute en se dandinant sur sa chaise: «On se costumait en studio, on avait des accessoires, pour vivre la fête en jouant. On a même demandé à une dizaine de filles en bikini de venir autour de Kim avec du champagne pendant ses pistes de guitare!» La rigolade générale qui s'ensuit laisse planer le doute sur la véracité de la dernière affirmation, mais bon, on peut bien rêver.Ce qui n'a rien d'un rêve pour Creature, ce sont les possibilités d'exporter sa musique à grande échelle. Le quatuor s'est entendu avec Universal pour produire et distribuer l'album au Canada, et la major a trois mois pour convaincre ses filiales mondiales de s'occuper de la formation. À la mi-mars, Creature participera au mégafestival South By Southwest, au Texas, et une virée en Allemagne et en France est aussi dans les cartons.
«Pour nous, c'est un peu plus facile d'aller au Canada et aux États-Unis que Karkwa ou Malajube, par exemple, parce qu'on chante en anglais, croit le chanteur. Il y a quelques portes qui seront plus faciles à ouvrir.» Et pourquoi ne pas chanter en français, comme l'a fait Paul Cargnello l'an dernier? «Ce n'est pas notre première langue, c'est dur, assure Kim. Mais nous sommes Québécois; anglophones, mais quand même Québécois; et on parle français, alors c'est quelque chose qu'on veut faire dans le futur.» Et CowBella d'ajouter: «I need a French boyfriend!» Des volontaires?
***
No Sleep At All
Creature
Bonsound /Universal
En magasin le 5 mars
Lancement le 4 mars au National, 10 $