mercredi, juin 14, 2006

Les Prix Félix-Leclerc 2006 : Karkwa et Agnès Bihl

Voici un texte qu'a concocté ma collègue Louise-Maude Rioux Soucy sur le sujet. L'article a été publié dans le Devoir de ce matin. Nous la remercions bien bas de participer à ce p'tit bout de blogue.

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«Touchant». «Gratifiant». «Énervant». «Encourageant». Les mots ne manquaient pas hier au chanteur et guitariste du groupe [karkwa], Louis-Jean Cormier, pour qualifier l'effet produit par la réception du prestigieux prix Félix-Leclerc de la chanson pour le Québec. [karkwa] succède ainsi aux Vincent Vallières, Pierre Lapointe et autres Yann Perreau, un honneur qui, manifestement, le touche droit au coeur.

Pour un groupe qui désire s'inscrire dans le temps et la longévité comme [karkwa], le prix Félix-Leclerc est en effet un sacré coup de pouce. Mais c'est aussi la promesse d'une énorme lame de fond. «On est prêts. La "tinque" à gaz est pleine, assure le chanteur. On voulait laisser le disque faire son chemin. Là, la machine est huilée, et on s'en va en tournée en France et en Belgique. On va aussi parcourir le Québec.»

Depuis 1998, le quintette rock, formé de Louis-Jean Cormier, Stéphane Bergeron, François Lafontaine, Martin Lamontagne et Julien Sagot, a su faire sa place en imposant un son et un univers que le jury a reconnus hier, après deux albums : Le Pensionnat des établis et Les Tremblements s'immobilisent. La qualité des textes a aussi été soulignée, une fleur cueillie avec plaisir par le groupe. «[karkwa], c'est un band de musiciens, de mélomanes. Qu'on nous félicite aussi pour nos textes, ça me fait une petite fleur, confie Louis-Jean Cormier. Je dis "moi", parce que j'écris beaucoup, mais il y a aussi Julien Sagot qui écrit.»

Du côté de l'Hexagone, le jury a plutôt choisi de mettre de l'avant une fille spirituelle de Renaud, Agnès Bihl, qui s'est aussi méritée le prix Félix-Leclerc de la chanson pour la France. Râleuse de première, Agnès Bihl s'amuse à tirer sur tout ce qui l'énerve, surtout les cons, qu'elle exècre. Celle qui a charmé Paris en affirmant que La Terre est blonde a poursuivi sa quête avec Merci maman merci papa, un album qualifié «d'aussi sombre que lumineux» par le jury.

Rappelons que le prix Félix-Leclerc de la chanson vise à stimuler la création chez les jeunes auteurs-compositeurs-interprètes et à encourager la production et la diffusion de la chanson francophone. Il a été créé en 1996 par la Fondation Félix-Leclerc, en collaboration avec Les FrancoFolies de Montréal.