jeudi, juillet 13, 2006

Critique - Afrodizz

Froots
Afrodizz
C4 - DEP
L'étiquette C4, qui nous a habitués depuis plusieurs années à du rock sale comme on l'aime, vient d'ajouter une corde à son arc, celle de l'afrobeat de la formation québécoise Afrodizz. Rien à redire sur ce choix, d'autant plus qu'avec leur deuxième album, intitulé Froots, les huit membres du groupe ont réussi à faire craquer notre carapace parfois trop hermétique aux rythmes du monde. Leur musique, héritée du maître du genre, Fela Kuti, nous a instantanément fait bouger la tête et taper du pied, nous pourtant si peu porté à la danse. Est-ce à cause de cette guitare funky à souhait, de cette basse qui nous soulève de terre, de ces cuivres qui rugissent ? On ne sait trop dire. La rythmique y est certainement pour beaucoup, la batterie battant la mesure comme un métronome endiablé. Ici et là, quelques textes enrobent les neuf pièces de Froots, en français un peu (la très gainsbourgienne Fashion terroriste) mais en anglais surtout. Peu de mots, la musique fait l'essentiel du boulot, même si elle est au bout du compte un peu répétitive. Froots reste un essentiel pour l'été, à côté de la glacière sur le bord de la piscine.

Philippe Papineau

Texte publié dans Le Devoir du 7 juillet 2006