dimanche, juillet 30, 2006

Critique - Vulgaires Machins

Compter les corps
Vulgaires Machins
Indica
Compter les corps, le quatrième album de la formation Vulgaires Machins, est une oeuvre tout en contrastes. Autant, du côté des textes, le groupe n'est jamais allé aussi loin dans la dénonciation, autant, au chapitre du son, il a poli chaque note, chaque accord de guitare, comme un bijou argenté. Résultat : Compter les corps multiplie les brûlots pop-punk-rock, qui ont plus de chances que jamais d'être diffusés sur les radios commerciales, ce qui divise en nous l'amateur de mélodies accrocheuses (Puits sans fond et Légaliser l'héroïne créent la dépendance) et le partisan d'un son sale et méchant. Les textes, plus personnels que jamais, ont gagné en ampleur et par le fait même en nuances. L'auteur et guitariste Guillaume Beauregard se fâche, varlope, mais doute aussi, et ça le rend plus convaincant. «Chus peut-être trop naïf de rêver aussi fort / Chus peut-être trop naïf, yé peut-être déjà trop tard» (Je m'appelle Guillaume). Bref, musicalement, on préférait leur dernier effort, Aimer le mal, mais les textes plus matures de Compter les corps sont convaincants.
Philippe Papineau