Ceux d'entre vous qui suivez assidûment la scène locale québécoise, que vous soyez journalistes, organisateurs, relationnistes, mélomanes, prenez peut-être parfois conscience du fait que nous nous intéressons à des artistes connus d'une minuscule partie du public de la province.
En général, le temps des Fêtes et les visites en famille nous ramènent rapidement sur terre. Navet Confit, la grand-mère connaît pas. Le Husky, le neveu s'en fout. Fred Fortin? Ça sonne peut-être une cloche quelque part dans la tête du grand frère. Et quand tu dis que Les Respectables, t'es pas capable, la chicane pogne (dans le sens de la discussion s'enflamme, pas comme dans Boum Desjardins a du succès).
J'ai encore une fois été confronté à cette réalité cette semaine en voyant que Thomas Hellman était nommé "Sacré talent" de Radio-Canada pour le mois de mars. Thomas Hellman? Son deuxième album L'appartement (correction après-coup: c'est le troisième) est paru en 2005, j'ai du le voir 3 fois en shows, j'ai du le faire jouer 15 fois à CIBL, juste à mon émission! Soyons clair, j'aime Thomas Hellman, je suis content que Radio-Canada lui donne ce solide coup de main, mais pour moi, cet album est passé. Dans la rangée vieillerie, écouté, usé.
Mais 80 % de la population n'en a jamais entendu parler.
Chers amis, concluons avec ce fabuleux slogan: "ce n'est qu'un début, continuons le combat."