Étonnement lundi soir, sur les ondes de TVA, lors du giga-spécial Céline Dion. Pendant que je me délectais sans répit d'épisodes de la saison quatre de la série 24, j'ai raté l'événement qui a fait sursauter plusieurs collègues du Devoir. Laissons le collègue Paul Cauchon raconter:
"On a également pu apprendre que Céline Dion avait une grande admiration pour Maria Callas, sujet du texte qui lui a été écrit par Denise Bombardier, une Denise Bombardier dont Céline Dion conserve précieusement la chronique qu’elle a écrite dans Le Devoir sur la fête des mères!"
Hé ben, Céline lit Le Devoir (ou alors que la -- ou seulement cette -- chronique de Bombardier)! J'imagine qu'elle est abonnée à la version PDF, parce qu'on ne se rend pas à Vegas. J'ironise, mais je ne suis pas fâché de la tactique, pas déçu, soyons égoïste! Je suis plutôt franchement étonné, et en même temps plutôt heureux qu'elle nomme Le Devoir 3 ou 4 fois devant les quelques millions de téléspectateurs présents. C'est de la bonne pub gratuite, et ça égratigne pour le mieux le vernis "intello-baby-boomer-pas lisable" du journal. L'image est forte, et, sans aucune condescendance, on pourrait la résumer ainsi: "Si Céline lit Le Devoir, tout le monde peut le faire."
J'oserais vous demander, avec énormément de mauvaise foi: et vous? ;)
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Parlant de Céline. Mon étonnement part peut-être du fait que mon collègue Sylvain Cormier n'est pas réputé pour être très gentil avec elle. S'il a été sévère lors d'un récent reportage de Radio-Canada, il l'avait tellement bardassé dans une critique datant déjà de 1998, que j'en reste pantois. Pierre Cayouette, de l'Actualité, disait récemment que cette critique était la dernière en date qui frappait si fort contre Dion.
En voici quelques extraits, pour vos archives personnelles:
"Malgré le luxe effarant de moyens mis en branle, malgré la scène aux milles milliards de pixels qui coûte douze millions sonnants, malgré l'indéniable succès planétaire (depuis le moment où vous lisez ces lignes, elle aura vendu quelques centaines de disques de plus), Céline fait «cheapo». Triomphalement «cheapo»." Puis: "Imaginez: douze millions pour dessiner un gros coeur rouge en intro à Let's Talk About Love, pour tracer des coups de foudre pendant It's All Coming Back To Me Now. Tant de moyens pour si peu de goût." Et encore: " Même à la proue du Titanic, aux commandes d'une chanson aussi majestueuse que My Heart Will Go On, elle demeurait ce qu'elle est, ce qu'elle a toujours été: une princesse Tupperware."
Ouch.