Hudon et Placard au Lion d'Or

Sur la table du Lion d'Or, hier soir, le petit carton racontait tout de ce qui allait arriver, sur scène du moins.

I- Hudon-Placard
II- Carl-Éric Hudon
III- Dany Placard

On retrouvait aussi le nom des musiciens, les remerciements, on aurait pu se croire à l'opéra, le papier plastifié et le costard en moins. Allons-y donc par chapitre.

Chapitre premier
La salle est remplie, tout le monde a son verre, le show peut commencer. Hudon et Placard rendent bien l'esprit cabotin de l'album, en déconnant un peu en accordant les guitares, ou en faisant faire du yo-de-léiiiii à une foule très réceptive. Les pièces ont très bien été livrées. Après tout, c'est la première occasion qu'ils ont de les jouer devant public, et c'est étonnament juste et tight. Si la première instrumentale était enregistrée, les autres entre-tounes de l'album furent rendues live par les musiciens. Placard et Hudon s'échangent la guitare et la basse selon qui chante quoi et quand. Fin du chapitre premier.

Chapitre second
Semblant de pause, mais on allume pas les lumières, le monde se lève pour pisser et/ou fumer, mais y'a pas de pause finalement, et Hudon reprend tout de suite après le changement de musiciens. Confusion, défusion, dégénération, précaution, solution, aplomb, la gamme des émotions. Après un drôle de début, le chapitre second se poursuit dans le plaisir. Hudon, comme à son habitude, remanie ses chansons. Dans Last call, par exemple, au moment où tout explose habituellement, on a eu droit au pizzicato du violon. Non, Caroline, non, Chanson de tempête et aussi des pièces tirées de son petit Quatre chansons de tempête ont suivi. Fin du chapitre second.

Chapitre troisième
Chemise à carreaux, manches retroussées et sourire au visage, Dany Placard était hier en grande forme. Accompagné par les fidèles Dany Leclerc, Patrick Hamilton et Benoit Rocheleau, Placard avait aussi invité Brian Lipson, trompettiste. Comme Rocheleau jouait aussi du trombone, on a eu droit à une section cuivre, ce qui est tripatif avec les pièces western de Placard. Ça faisait un bail que je ne m'étais pas tapé l'album Rang de l'église, et en réécoutant tout ça live, j'ai réalisé que c'était de la musique de haute qualité, simple, brute, mais dangereusement efficace. En plus, le Bleuet s'amusait comme un fou, nous faisait encore chanter des yo-de-léiiiii. Pour me faire plaisir, il a fait Réguine, avec l'intro inspirée du Concerto de Aranjuez, de Rodrigo, qu'avait repiqué Miles Davis sur Sketches of Spain. Pour finir en beauté le troisième chapitre, Dany et ses musiciens se sont installés au pied de la scène, sans micros et sans fils, pour interpréter deux chansons, dont Je t'ai laissé, tirée du premier album de Plywood 3/4 (ce premier disque est entièrement téléchargeable sur leur site Internet). Rock'n Doudou ont capté la scène par là. Fin du chapitre troisième.

Merci bonsoir.