dimanche, juillet 29, 2007

FrancoFolies - Ma virée du samedi

La soirée d'hier était franchement plus confortable que vendredi, les nuages s'étant vidés de leur précipitation. Le P’tit Ben, de son nom Benoît Rocheleau, n’a pas écopé de la pluie, et la foule très familiale a bien apprécié ses pièces. Homme orchestre, équipé d’une base de batterie, de deux claviers, d’un trombone, d’échantillonneurs et de pédales de de loop, Rocheleau chante un peu comme Antoine Gratton et construit ses pièces un peu comme Camille ou Dumas en solo, par strates sonores qui s’ajoutent au fur et à mesure. Ça promet.

On a retrouvé Rocheleau une heure plus tard, avec l’intriguant Plywood Placard Bluegrass. Ils étaient dix sur scène, incluant Dany Placard, leader de ce big band, le banjo et le violon donnant le ton. J’aurais choisi des pièces un peu plus rythmées, mais ils avaient un plaisir contagieux, se regardant, se criant des consignes pendant les morceaux. Placard était nerveux au début, se trompant de pièces quelques minutes plus tard. Je pense qu'avec une ou deux pratiques de plus, ils auraient pu faire de quoi de vraiment meilleur, de quoi d'explosif, une véritable train à dix wagons, qui brasse, qui crie et qui crache sa fumée. Là, c'était un peu trop TGV. Paraît qu'ils vont refaire ça un de ces quatre, on vous tient au courant.

Quant à Malajube acoustique, c'était génial. C'était généreux, c'était musicalement vraiment agréable, c'était déstabilisant. Ils étaient tous vêtus de blanc (Thomas avait l'allure d'un Elton John, surtout avec le piano à queue également blanc!), sauf le chanteur Julien, qui portait le rouge. On a pu, avec ces versions non-électrifiées, apprécier toutes la finesse de leurs mélodies, toute la richesse des arrangements. "C'est magique", a dit Julien. "Et ça fait moins mal aux oreilles pour tout le monde!" On entendait d'ailleurs beaucoup la foule chanter, elle qui était absorbée, attentive aux adaptations, demandant même aux habituels colons bruyants de se taire. La plupart des pièces étaient jouées plus lentement, sauf Elton d'août, accélérée au possible. Évidemment, les punchs, les points forts des pièces perdaient un peu d'intensité, mais toute la délicatesse qui émanait du reste compensait amplement. Rien que pour entendre Pâte filo en version Bossa nova et Le Métronome en folk genre Cat Stevens, ça valait le détour.