dimanche, juillet 22, 2007

Malajube aux Francos: 3 soirs pour briser la routine

Le Devoir amorce sa couverture de la 19e édition des FrancoFolies de Montréal en rencontrant deux jeunes formations rock en pleine ascension, Karkwa et Malajube, qui offriront chacune trois concerts différents au Club Soda. Après plusieurs mois, voire plusieurs années, de tournées, les deux groupes voient cette résidence comme une belle occasion de briser la routine et de réaliser quelques fantasmes -- musicaux, s'entend.

Après avoir sillonné l'Europe et les États-Unis au cours des derniers mois, le groupe rock Malajube emportera ses pénates au Club Soda et s'y installera en résidence pour trois soirs lors des FrancoFolies de Montréal. Du 27 au 29 juillet, la formation qui nous a prouvé que la barrière des langues n'était pas infranchissable livrera à ses fans des spectacles différents, soit un électrique, un acoustique et une ultime performance, intitulée ?????, lors de laquelle elle ira piger dans les morceaux de sa genèse.

Depuis plus de deux ans et demi, le groupe, originaire de Sorel-Tracy, a présenté une quantité astronomique de spectacles pour défendre Le Compte complet et son plus récent Trompe-l'oeil, qui lui a ouvert les portes du monde. Cette résidence, offerte par le festival, tombe juste à point pour motiver le quintet, permettant à celui-ci de briser la routine inhérente à cette vie de tournée.

Des trois prestations, c'est la soirée acoustique qui branche le plus Julien Mineau, Francis Mineau, Renaud Bastien, Mathieu Cournoyer et Thomas Augustin. Même au bout du fil, on sent l'enthousiasme étonnant de Julien, le chanteur, lui habituellement plutôt taciturne. «Je suis sûr qu'avec nos connaissances d'arrangeurs, on va faire quelque chose de pas mal bien. On va utiliser plein d'instruments: un vibraphone, un piano à queue, une basse et une guitare acoustiques, des "slide guitars"...»

Ceux qui ont cru que le mystérieux troisième concert en serait un rempli d'invités devront faire leur deuil de cette idée, la formation sacrée «Révélation de l'année 2007» à l'ADISQ ayant préféré prendre une autre voie. «On ne veut pas faire une pièce de théâtre avec des tours de magie, prévient Julien, un brin cynique. Chaque fois qu'on a essayé d'avoir des invités, ç'a été bizarre. C'est difficile d'avoir une bonne "vibe" avec quelqu'un si t'as pas pu le rencontrer avant... Et en général, tout le monde se croise une heure avant. Alors, on a laissé tomber les froufrous d'invités et les idées d'orchestre symphonique.»

Pas de grande visite pour Malajube, donc, mais plutôt un répertoire élargi. Et si le groupe a déjà quelques pièces toutes neuves en poche, c'est plutôt vers le passé qu'il se tournera. «Ça s'aligne pour être une espèce d'intégrale de Malajube, avec les pièces des démos. On se relance dans notre musique d'adolescents», rigole Julien. Malajube a lancé deux petits disques de sept titres chacun, Tu vas avoir peur, en 2002, et Le Robot sexy, en 2003, dont la plupart des pièces sont inconnues au bataillon. «Les vieilles chansons, on les fait pour les gens qui nous ont soutenus depuis le tout début, qui ont commencé à écouter Malajube avec ça.»

Et la suite des choses?
En 2006, avant de lancer Trompe-l'oeil, l'objectif de Julien Mineau était clair: faire un album par année. Portée par un retentissant succès et poussée par une vague de critiques élogieuses de plusieurs journaux et sites Internet américains et européens, la bande au rock mordant et complexe a dû passer son tour cette année. Elle entrera par contre en studio au printemps prochain, après une pause bien méritée qui commencera à la toute fin de l'année. Malajube n'a toujours pas décidé s'il restera sur l'étiquette montréalaise Dare to Care.

La plupart des membres ont tout de même eu l'occasion de pousser leurs projets parallèles avec les Jacquemort, Bivouaq et autres Mahjor Bidet. Julien nous a confié avoir enregistré un album «en solo avec sa copine», qui n'est pas tout à fait achevé mais où on pourra retrouver «de petites chansons acoustiques un peu étranges» avec de la flûte, de la clarinette et beaucoup d'autres instruments. On vous tiendra au courant.

Après les trois spectacles des FrancoFolies, Malajube se replongera dans un dernier droit, à l'image de la dernière année. La formation fera plusieurs allers-retours entre l'Europe et le Québec et passera un autre mois au pays de George W. Bush, sans oublier un séjour au Japon, où Malajube a déjà vendu plus de 3000 albums. «C'est tripant de faire des shows partout dans le monde, mais ça fait du bien de revenir au Québec, assure Julien. On est mieux traités ici qu'ailleurs. Ça, on ne s'en souvenait plus.»

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Malajube Électrique, acoustique et ?????, respectivement les 27, 28 et 29 juillet au Club Soda. Prix d'admission: 19,50 $