vendredi, mars 28, 2008

Critique: Ivy

Slam
Slamérica
Ivy
Indica - Outside

Au-delà des disputes à propos du mot «slam» (décrit-il un style où poésie et musique se mélangent ou est-il réservé pour nommer des concours de poésie?), il est clair que depuis le passage, l'été dernier, du Français Grand Corps Malade, le terme est au goût du jour. L'étiquette Indica semble l'avoir flairé. Elle fait donc paraître Slamérica, du vieux renard Ivy, connu depuis longtemps avec son pote Reggie et leur chanson Québec réveille. Ce disque est un drôle d'hybride entre un CD et un audacieux livret-fleuve de 120 pages, contenant les paroles ainsi que des poèmes et des pensées, le tout platement illustré. Ivy «récite» 13 poèmes aux racines bien québécoises mais pas toujours incisifs. Les capacités évocatrices sont inégales, quelques formules cinglantes côtoyant des phrases navrantes («La question des Indiens, on la traite sous réserve», Salsa slam). La plus grande réussite, c'est le mélange des mots et de la musique, surtout créée par Philippe Brault et par Ivy lui-même. On parcourt ce disque comme un voyage en train, parfois bringuebalant, parfois plus doux, passant de l'électro au folk sans déraillement. En espérant que ce Slamérica fasse des petits encore plus mordants.