Texte bilan paru dans Le Devoir du 2 septembre.
***
Le marché de l'emploi va bien, les maisons se construisent en grand nombre, le prix des ressources minières est en hausse: tout est nickel pour l'économie de Rouyn-Noranda. En tout cas, c'est-ce que nous ont raconté en choeur tous les résidants de la capitale nationale du cuivre croisés pendant la 6e édition du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME), qui prenait fin dimanche soir. Et comme tout est dans tout, l'événement a aussi profité du ciel bleu qui plane sur la ville, au propre comme au figuré, car le FME a affiché une nouvelle hausse des ventes à la billetterie.
Le festival a pratiquement atteint sa vitesse de croisière, croit son président Sandy Boutin. Les quelque 12 500 entrées comptabilisées cette année lors des cinq jours du FME représentent en quelque sorte un climax dans l'histoire de l'événement. «Il y avait une journée de plus à cette sixième édition, et on a fait jouer Loco Locass à l'extérieur, ce qui explique l'augmentation de 1000 entrées par rapport à l'an dernier, explique Sandy Boutin. Mais je ne veux pas dénaturer le festival en ajoutant, par exemple, de gros concerts extérieurs partout juste pour le rendre plus gros.»
Parce que le charme de cet événement qui mélange les artistes de la relève québécoise et quelques gros noms venus d'ailleurs réside en son humanité, en sa simplicité et en la proximité entre le public et les musiciens qui viennent y jouer. Ils ont été nombreux à le dire, Rouyn, c'est «spécial». Dans le café-bar L'Abstracto, bondé, Yann Perreau a résumé le tout: «Ici, on se sent écouté.» Les deux Américains Laura Veirs et Elvis Perkins, qui font dans le folk, l'ont aussi bien senti, raconte le président de l'événement. «Après leur concert de dimanche, ils ont comparé la foule à un geyser. Ils écoutent, ils écoutent, puis dès qu'une chanson est terminée, ils explosent!»
Sur les planches
La programmation de cette édition du FME s'est révélée riche en belles découvertes et nous a permis de confirmer le talent d'autres artistes. David Marin, par exemple, malgré un début de concert difficile, s'est vu remettre par le jury de l'événement le prix Télé-Québec, bon pour un passage payé à Belle et Bum, alors que c'est le groupe Beast qui recevra le prix Étoile Galaxie et sa bourse de 3000 $.
Le festival a pratiquement atteint sa vitesse de croisière, croit son président Sandy Boutin. Les quelque 12 500 entrées comptabilisées cette année lors des cinq jours du FME représentent en quelque sorte un climax dans l'histoire de l'événement. «Il y avait une journée de plus à cette sixième édition, et on a fait jouer Loco Locass à l'extérieur, ce qui explique l'augmentation de 1000 entrées par rapport à l'an dernier, explique Sandy Boutin. Mais je ne veux pas dénaturer le festival en ajoutant, par exemple, de gros concerts extérieurs partout juste pour le rendre plus gros.»
Parce que le charme de cet événement qui mélange les artistes de la relève québécoise et quelques gros noms venus d'ailleurs réside en son humanité, en sa simplicité et en la proximité entre le public et les musiciens qui viennent y jouer. Ils ont été nombreux à le dire, Rouyn, c'est «spécial». Dans le café-bar L'Abstracto, bondé, Yann Perreau a résumé le tout: «Ici, on se sent écouté.» Les deux Américains Laura Veirs et Elvis Perkins, qui font dans le folk, l'ont aussi bien senti, raconte le président de l'événement. «Après leur concert de dimanche, ils ont comparé la foule à un geyser. Ils écoutent, ils écoutent, puis dès qu'une chanson est terminée, ils explosent!»
Sur les planches
La programmation de cette édition du FME s'est révélée riche en belles découvertes et nous a permis de confirmer le talent d'autres artistes. David Marin, par exemple, malgré un début de concert difficile, s'est vu remettre par le jury de l'événement le prix Télé-Québec, bon pour un passage payé à Belle et Bum, alors que c'est le groupe Beast qui recevra le prix Étoile Galaxie et sa bourse de 3000 $.
Notre premier coup de coeur a eu lieu vendredi soir, au Petit-Théâtre, alors que les Montréalais de Duchess Says, et particulièrement sa chanteuse, ont pris tout l'espace qui leur était possible de prendre dans la salle. La chanteuse du groupe rock a parcouru la salle de long en large, et même de bas en haut, profitant d'une séance de bodysurfing pour se hisser sur un des tricycles -- le logo de cette édition du festival -- accrochés au plafond. De la bombe puissante et criarde. Après eux, We Are Wolves avait presque l'air tranquille, mais le trio gagnait en subtilité ce qu'il perdait en brutalité.
Plus tard dans la nuit, le groupe instrumental Torngat a aussi fait tourner plusieurs têtes lors d'une performance inspirée au Cabaret de la dernière chance. Les âmes moindrement concentrées ont plané et flotté sur leurs airs cinématographiques où les cuivres ont le beau rôle. Tout près, au El Paso, les New-Yorkais du groupe country-punk O'Death ont offert un concert mémorable, jouant de leur instrument avec une fougue aussi fascinante que contagieuse. Imaginez un guitariste, un violoniste, un joueur de banjo et un batteur sur les drogues dures, si vous le pouvez.
Le lendemain, les amateurs de rock à l'aube de la trentaine attendaient le groupe californien Fu Manchu, pionniers du stoner rock. Déception, la formation affichait peu de plaisir à l'ouvrage. Le chanteur s'est demandé à voix haute où il pouvait bien être, avant qu'un proche du groupe ne sorte des coulisses pour interdire au cameraman du FME de filmer leur performance. Une attitude de superstar aux antipodes de celle qui règne sur ce festival abitibien.
Il faut aussi souligner la qualité du concert de Krista L.L. Muir -- et son «merci beaucoup!» supersonique --, ainsi que celle du spectacle de clôture, où nous avons pu voir pour la première fois Laura Veirs et Elvis Perkins, deux artistes dont on vous souhaite le retour le plus tôt possible. Malheureusement, ce sera loin du geyser de Rouyn-Noranda la prospère.
Plus tard dans la nuit, le groupe instrumental Torngat a aussi fait tourner plusieurs têtes lors d'une performance inspirée au Cabaret de la dernière chance. Les âmes moindrement concentrées ont plané et flotté sur leurs airs cinématographiques où les cuivres ont le beau rôle. Tout près, au El Paso, les New-Yorkais du groupe country-punk O'Death ont offert un concert mémorable, jouant de leur instrument avec une fougue aussi fascinante que contagieuse. Imaginez un guitariste, un violoniste, un joueur de banjo et un batteur sur les drogues dures, si vous le pouvez.
Le lendemain, les amateurs de rock à l'aube de la trentaine attendaient le groupe californien Fu Manchu, pionniers du stoner rock. Déception, la formation affichait peu de plaisir à l'ouvrage. Le chanteur s'est demandé à voix haute où il pouvait bien être, avant qu'un proche du groupe ne sorte des coulisses pour interdire au cameraman du FME de filmer leur performance. Une attitude de superstar aux antipodes de celle qui règne sur ce festival abitibien.
Il faut aussi souligner la qualité du concert de Krista L.L. Muir -- et son «merci beaucoup!» supersonique --, ainsi que celle du spectacle de clôture, où nous avons pu voir pour la première fois Laura Veirs et Elvis Perkins, deux artistes dont on vous souhaite le retour le plus tôt possible. Malheureusement, ce sera loin du geyser de Rouyn-Noranda la prospère.