lundi, novembre 03, 2008

Retailles d'entrevue - Avec pas d'casque

Un journal, c'est comme un verre d'eau, à un certain moment, ça déborde. Ici, on peut mettre de l'eau tant qu'on veut. Voici quelques gouttes supplémentaires de l'entrevue réalisée avec Stéphane Lafleur (S.L.) et Nicolas Moussette (N.M.) d'Avec pas d'casque. L'entrevue complète se retrouve juste un peu plus bas.
























Sur l'enregistrement: S.L. Y’a des tracks des maquettes qui sont restées jusqu’à l’album, carrément. Souvent y’a quelque chose qui est bon sur les maquettes que tu n’es pas capable de refaire. Les chansons viennent d’être finies, et t’as pas l’impression que cet enregistrement va rester, y’a une… N.M.: une spontanéité. S.L.: Une désinvolture...

Sur l'apport de Nicolas: N.M.: J’essaie des choses, je fais du essai et erreur. Je peux choisir entre basse, slide ou percussion. J’ai tendance à en rajouter et en rajouter, et puis après on élague.

Sur le choix des instruments: S.L.: Y’a moins de censure instrumentale. Sur le premier démo, on avait beurré épais sur l’album, y’avait ben trop de stock. Trois chaudières de sang, on l’avait vraiment abordé guitare-batterie-voix, et de temps en temps on ajoutait une petite affaire. Finalement, à force de jouer avec Nicolas, on sait plus c’est quoi la palette de bruit qu’on est capable de faire. Mais il n’y avait pas de censure sur le nombre d’instruments qu’on utilisait. On s’est dit: on va le faire et on s’arrangera avec ça. De toute façon, après 24 tracks le système veut plus en prendre, ça, c’est une bonne chose!

Sur le titre de l'album: S.L.: On revenait d’un spectacle à Québec, et on s’est mis à penser à notre prochain disque, et comment il s’appellerait. On était beaucoup dans la température, et quand on est arrivé avec Dans la nature jusqu'au cou, tout le monde était partant. Pour moi, c’est vraiment l’idée d’aller se perdre, de décrocher, et de revenir aussi à la fin. C’est la fuite dans le bois.

Sur le champ lexical de Stéphane: N. M.: Ça reviens souvent l'idée de la tête qui se détache. Et les champs magnétiques aussi. S.L.: ouais. Fuite, panique, pouvoir… j’ai l’impression d’écrire une longue longue toune.

Sur la théorie du remboursement par le plaisir: S.L.: c’est Joël (Vaudreuil, le 3e membre du groupe) qui a cette théorie du remboursement en plaisir. Dans ce monde de consommation, on se sent mal d’acheter des affaires. Il dit que l’important, ce n’est pas le prix que tu mets sur quelque chose, mais le remboursement en plaisir. Alors si t’achètes un instrument à 1000 piasses, ça se peut que tu ne le rembourses jamais en plaisir, comme ça se peut que tu le rembourses le lendemain en plaisir!

Sur la musique qui les inspire: S.L. : Nicolas et moi on a écouté des affaires ben tribales, comme Animal Collective, qui ont quand même un fond très folk, mais avec du rythme… Aussi, je me suis pas mal tapé la discographie de Bob Dylan. C’est un peu cliché, mais je l’ai découvert tard, il y a trois ans. Je me suis tapé tout le cycle. Pis des vieux countrymen. Je continue à aimer ça beaucoup le country ben simple, trois accords.