samedi, septembre 05, 2009

Un vendredi au FME

Arrivé à Rouyn-Noranda vendredi sur l'heure du midi, je me rends au camp du Lac Flavrian, situé à une vingtaine de minutes de la ville, là où les journalistes et plusieurs groupes sont logés dans le cadre du FME. La petite terrasse à côté de la cafétéria est en plein soleil, et les âmes s'y éveillent doucement, amochées par les agréables abus de la veille. Y'a encore quelques miettes de déjeûner, mais c'est déjà le repas suivant pour d'autres.

Le temps est magnifique, et je me rends en ville un peu avant le début des concerts de 17h, on bricole notre horaire avec les collègues. Le FME a mis à notre disposition des vélos pour se déplacer d'une salle à l'autre. Philippe Renault, de Rue Frontenac, et moi on agrippe un de ces véhicules, prêtés par la police locale (des vélos volés quoi.) La gang des BMX terrorise Rouyn, jusqu'à ce que le bolide de Renault rende l'âme abruptement. Courte gloire, gros fou-rire.

À L'Abstracto, à 17h, Stereo Total prend son temps pour se lancer sur la petite scène. Les deux berlinois, qui lancent un album pour le Québec ce mardi, ont des attitudes différentes, Brezel étant en feu et lancant son gilet en l'air, Françoise étant beaucoup plus statique, sans enthousiasme évident. Pas convaincu. Je file ensuite à L'Écart, la galerie d'art de la ville tranformée en salle de concert. C'est Géraldine et Les Cagoules Duguay qui y jouent un rock étrange mais amusant. Quelque part entre la performance et la musique, Géraldine, cagoulée comme tout son groupe --Navet Confit, Vincent Blain --, chante dans un ventilateur pendant qu'un autre cagoulé filme le tout. Voyez le genre.

Plus tard au Paramount, je rate malheureusement Camaromance, dont on me dit de bons mots. Pleins de nouvelles chansons, qui paraîtront dans les prochains mois, nous assure la principale intéressée. Après, c'est Marie-Pierre Arthur qui monte sur scène, avec une nouvelle bande de musiciens -- Sandy Belfort n'y est plus, et on y trouve Olivier Langevin et Joseph Marchand. Arthur assure de mieux en mieux, nouvelle formation ou pas. Elle est revenue plus tard pour une chanson lors du concert de Patrick Watson, qui lui était venu avec un quatuor de cordes. Encore une belle performance, très proche de celle de son lancement au La Tulipe, à Montréal. Il est ici aussi descendu dans la foule avec son espèce de sac-à-dis/haut-parleurs.

Vers les minuit, dans un Petit Théâtre à moitié-vide, j'ai aussi vu Rotor Jambreks, homme-orchestre à la Bloodshot Bill mais en moins trash. Belle énergie, mais manque d'unicité. Au Cabaret de la dernière chance, j'ai découvert Clues. Je les avais entendu sur disque, mais il ne m'était resté peu de traces de leur musique. Hier soir, surprise, je reconnaissais les titres, et c'était franchement bien. Le groupe joue avec la tension entre le doux et le bruyant, et les 5 musiciens -- dont deux batteurs/percusionnistes - s'échangent les instruments entre presque chaque chanson.

La soirée s'est terminée avec un bout de concert d'Afrodizz, dans une église équipée de gros sofas et d'éclairages bien cool. Les morceaux s'étirent, font des boucles, du bonbon. Retour au camp, sommeil léger, portes qui ouvrent et ferment, rêve weird et voix de Patrick Watson qui dort à 2 portes. C'est un peu ça aussi, le FME. Mais qui s'en plaindrait. Pas moi en tout cas.