samedi, avril 24, 2010

Ariel : Scènes de crime

















Un an presque jour pour jour après avoir été couronné grand champion des Francouvertes avec une performance à décoiffer les chauves, le quintette de rock noir Ariel vient de boucler un premier disque, Après le crime, peuplé de vices, de démons intérieurs, de monstres et de double sens.

Sur ce disque, à paraître mardi sur étiquette Tacca (Chinatown, Anik Jean, Paul Cargnello), on ne retrouve pas Ariel Coulombe et ses musiciens si loin de l'arbre de la scène, qui a été leur école depuis près de trois ans. Leurs pièces claquent fort, avec une attitude un peu baveuse, mais avec un sourire en coin, une certaine ironie, quoi.

«Au début, on ne voulait pas aller cogner aux portes des maisons de disques, on ne voulait pas sauter d'étapes, raconte le chanteur et parolier de la formation, Ariel Coulombe. Le but, c'était de mettre sur pied un groupe efficace en show, énergique, avec une belle chimie. Alors, on a pris le temps de faire des spectacles en masse dans des petites places, pour se roder, trouver notre son, le bon dosage. Et le moment où on s'est sentis prêts est arrivé pile avec les Francouvertes.»

Après la victoire du groupe au concours, plusieurs maisons de disques sont elles-mêmes venues frapper à la porte d'Ariel. Un sacré timing, donc. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, ils ont travaillé avec les réalisateurs émérites Gus van Go et Werner F., qui ont récemment bossé avec Les Vulgaires Machins, Les Trois Accords, Hollerado et The Stills. «Ç'a cliqué dès le départ avec eux. Gus van Go a perçu en nous une espèce de mélange de Queen of the Stone Age et des B-52's, deux de ses groupes préférés et aussi mes deux influences principales. C'est ce que j'essayais de faire cohabiter.»

En studio, à la recherche de divers timbres sonores, des disques de T-Rex, de Jane's Addiction, de John Bonham, de David Bowie ont été sortis des discothèques. Des influences tout anglo-saxonnes pour un rock fait en français. «Quand j'écris mes textes, il n'y a pas de mélodies dessus, je les récite comme un rap, explique Ariel. J'essaie de mettre beaucoup de consonnes, que ce soit très percussif, pour compenser les lacunes du français, qui est trop chantant, un peu mou pour ce genre de musique.»

Mais quand on gratte un peu le vernis noir et rouge hémoglobine qui couvre l'album, on trouve d'autres sens, d'autres messages. «Dans Silhouettes, par exemple, tout le monde est rendu des zombies, et je suis le dernier survivant. Ça, c'est l'image évidente et un peu adolescente. Mais c'était un moment dans ma vie où je constatais que mes amis commençaient à se placer, à avoir des carrières, des familles, et des horaires plus stables, tandis que moi, j'avais toujours le rythme de vie de musicien. Les gens de mon âge devenaient un peu des zombies.»

Comme quoi il est parfois mieux de ne pas se cacher les yeux devant les scènes d'horreur...

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Écoutez la pièce Après le crime, d'Ariel