Ouais, j'hésite. La dernière fois qu'on a parlé de Sébastien Lafleur sur ce modeste blogue, des visiteurs se sont enflammé(e)s dans les commentaires. Mais comme on est pas regardant, on va quand même mettre ici-bas la critique parue dans Le Devoir de vendredi. J'ai un peu de retard, voire beaucoup, mais que ceux qui n'ont jamais pêché jettent la première ligne. Ou quelque chose du genre. Enjouez!
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L'Album mouillé
Sébastien Lafleur
Dry & Dead
Oh ! qu'il s'en passe des aventures étranges dans la tête de Sébastien Lafleur ! L'auteur-compositeur-interprète livre sur son Album mouillé -- paru plus tôt cette année mais perdu dans les boîtes de déménagement -- une douzaine de morceaux assez déstabilisants, aux univers tout à fait éclatés, à la limite de l'absurde. Entre une histoire sur les espoirs de carrière d'un Irakien (L'Irakien moyen), une fable vestimentaire (Ton polo) et son Poème sado-maso, Lafleur trouve le moyen de nous intriguer juste assez pour nous garder à l'écoute. «Pomme pourrie de pépins pétards / Pète, épands tes pellicules et turbicules / Rappelle-moi tes batailles primitives / Réponds par la bouche des puits de pétrole» (Pomme grenade). La musique n'est pas nécessairement plus «équilibrée», sautant de la chanson naïve au rock sale et à l'électro minimaliste, mais elle n'est jamais mal bricolée. Il faut dire aussi que le non moins éclaté Navet Confit s'est chargé de la réalisation et qu'on retrouve sur L'Album mouillé plusieurs traces de son passage, ce qui est loin de nous déplaire. Découvrez Lafleur en chair et en os au Quai des Brumes le 21 août à 21h.
Philippe Papineau
Paru dans Le Devoir du 18 août 2006.
dimanche, août 20, 2006
Sébastien Lafleur - Critique
Publié par Philippe Papineau à 9:16 p.m.