jeudi, septembre 07, 2006

WD-40, un peu en retard

J'ai réalisé ce matin que j'avais oublié de vous proposer quelques articles, dont celui-ci, un PRÉ-Papier sur le FMEAT... Ça reste pertinent pour en savoir un peu plus sur le nouvel album du groupe.

***
WD-40: revenir avec panache
Philippe Papineau
Hier soir débutait à Rouyn-Noranda le quatrième Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, véritable fête de quatre jours qui permet à une soixantaine de formations et d'artistes de faire entendre leur musique aux visiteurs et aux mélomanes de la région. Parmi ceux-ci, le vétéran groupe WD-40 viendra livrer sur scène ses nouvelles chansons, question de nous faire patienter avant la sortie de son prochain album, intitulé St-Panache.

Après déjà 12 ans de carrière, le toujours flamboyant chanteur Alex Jones mise beaucoup sur cet album pour enfin pouvoir vivre de sa musique. «Je suis rendu à 33 ans, l'âge du Christ. Là, soit que je ressuscite ou que je meurs!» Et dieu sait que Jones et sa bande méritent leur paradis, ou du moins une seconde vie, eux qui ont bûché comme des forcenés pour faire connaître leur country-rock à travers la province malgré un manque flagrant de visibilité et des maisons de disques peu coopérantes.

Leur solution pour enfin jouer dans les radios commerciales réside peut-être en la présence sur la pièce-titre de... Marjo. Oui, Marjolaine Morin, la Marjo de Corbeau, «celle qui va», qui a accepté de venir chanter ce duo franchement surprenant. «On s'est très bien entendus, assure Alex Jones. Elle ne connaissait pas du tout ce qu'on faisait, mais elle a trouvé ça très intéressant. Et les paroles de la chanson, qui parle d'une ville de ressourcement au milieu de la forêt, fittaient bien avec Marjo, elle qui s'est recueillie pendant quatre ans dans Charlevoix après sa peine d'amour.» St-Panache, véritable ballade rock avec arrangements de cordes, a donc tout pour attirer les grandes radios. «Elles ont toujours trouvé quelque chose à me reprocher. WD-40 était trop vulgaire, on ne sonnait pas assez bien. Là, ils n'ont rien à dire. S'ils ne veulent pas passer ça, c'est parce qu'ils ne veulent vraiment pas me passer... »

Pour être honnête, la poésie de Jones est encore parfois à déconseiller à de jeunes enfants. Mais Alex, son frère Jean Loup, le batteur Michel Dufour et le réalisateur et multi-instrumentiste Éric Goulet (Les Chiens) ont fabriqué un étonnant petit bijou musical. «C'est notre album le plus long et aussi celui auquel on a consacré le plus gros budget de notre vie. C'est le double ou le triple de Fantastik Strapagosse.»

Présent lors du premier FME, WD-40 prendra donc la route 117 en direction de Rouyn-Noranda pour son spectacle de samedi. «J'ai un attachement avec l'Abitibi, c'est une région qui a gardé son cachet, son intégrité, pas comme le Saguenay, qui essaie de devenir un centre métropolitain, confie le chanteur. Ça ne me dérange pas de faire 800 kilomètres pour me rendre là. J'aime me retrouver dans le fin fond dans la forêt. C'est un peu comme si je m'en allais à St-Panache! Et j'ai quand même connu la squaw d'Amos là-bas!»

Paru dans Le Devoir du vendredi 1er septembre 2006