Hier soir, le Verre Bouteille n'était pas plein, pas vide non plus, pour le concert de Benoit Paradis et son trio jazz. Une foule correcte, et surtout une foule qui avait envie d'être là. Qui applaudissait fort, qui criait des wouhous. Avec raison, faut dire. Parce que ce petit spectacle en deux actes était ma foi du bon dieu tripatif.
Si Paradis est un peu timide sur scène entre son contrebassiste et sa jolie pianiste, sa maladresse ne lui nuit pas, donnant à son personnage à la chemise de bûcheron un plus grand capital de sympathie.
Virevoltant entre la trompette, la guitare, les percussions et son trombone, Benoit Paradis a joué les chansons de son disque Introduction, mais aussi plusieurs reprises, dont Que reste-t-il de nos amours de Trenet, Le Rasoir électrique de Gainsbourg, Maladie d'amour de Salvador et même Le Petit cheval de Brassens. Je ne m'y attendait tellement pas que j'ai presque adoré cette pièce qui, d'habitude, me rebute un peu sur les compilations.
On rit volontiers de ses petites gaffes, prévues ou pas, on rit beaucoup de ses délires musicaux et de quelques unes de ses chansons, dont celle sur le verre d'eau. Son long monologue à saveur de fable animalière à multi-personnages était divertissant mais est malheureusement tombé un peu à plat à la fin. J'ai aussi été touché par son interprétation de L'Oubli, de Michel Rivard. Sobre, douce, en crescendo au bon moment.
C'est donc confirmé, les pièces de Benoit Paradis prennent leur sens sur scène. Et quand on revient à l'album, on comprend, on se rappelle, et on apprend à les aimer. Plus ou tout court.
mardi, mai 29, 2007
Hier soir au Verre Bouteille
Publié par Philippe Papineau à 11:11 a.m.
Libellés : Benoit Paradis, Verre Bouteille