Le dernier album de la Française Camille, Music Hole, nous tape un petit peu sur les nerfs. En gros: trop de babillages, trop de cris d'animaux, trop crack-boum-hue. Mais jeudi soir au Métropolis, la chanteuse a offert un spectacle magique, nous réconciliant avec sa musique.
C'est qu'en plus de réussir à plonger au plus profond d'elle-même, Camille est aussi capable de s'ouvrir avec doigté et humour au public - redressement de cap par rapport à son dernier concert en ville. Autant, lorsqu'elle gesticulait férocement, fendant l'air de ses membres, elle semblait possédée par une puissance supérieure, autant elle était capable d'une grande proximité avec la foule. Camille est bipolaire, aussi extravertie qu'introvertie. Et on a aimé.
Il faut aussi souligner l'incroyable apport de son groupe à la magie qui se dégageait de ce concert. C'est que sur scène, il y avait neuf humains, mais un seul piano. Les autres utilisaient leur corps et leur voix comme d'autres jouent de la batterie ou de la basse. Ça grouillait, ça craquait, ça jouait même dans un bac d'eau, ça froissait du papier journal, ça se tapait dans le dos pour faire moduler la voix. Absolument fascinant.
Au rappel, toujours vêtue d'une espèce de toge orange, Camille a poursuivi sa séance d'hypnose en s'installant seule au piano pour jouer Pâle septembre. Tout le parterre, le balcon, les gens au bar, bref tout le Métropolis était silencieux, fixant la charismatique Française sans mot dire. Nous étions possédés.