Mardi soir à La Tulipe, tout le monde avait hâte, après trois ans d'attente, d'entendre les nouvelles pièces de la formation rock Malajube. Les nombreux amateurs présents, agglutinés au parterre, étaient impatients, tout comme la vaste faune de travailleurs de la scène musicale montréalaise, pour qui Malajube est en quelque sorte un porte-étendard.
Mais les quatre gars les plus comblés devaient certainement être les musiciens du groupe, visiblement heureux de pouvoir -- enfin -- s'amuser avec de nouvelles compositions. Pour le lancement, le groupe a choisi de jouer leur dernier-né, Labyrinthes, d'un bout à l'autre, comme entendu sur le disque -- qui s'est par ailleurs déjà écoulé à plus de 6500 copies en une semaine. Un choix qui se défend, mais qui ne permet pas de juger précisément la teneur du spectacle qu'ils offriront pour la suite des choses.
Tout de même, on a pu découvrir un autre visage de Malajube, un côté plus sage, plus technique, plus calculé, à l'image de Labyrinthes, qui va moins dans la puissance brute que Trompe-l'oeil. Les pièces plus balistiques de leur précédent disque ont été remplacées par des titres aux parcours brisés, qui nécessitent une grande maîtrise des instruments. Hier, outre quelques petits accrocs mineurs, les différents chapitres des morceaux se sont entremêlés avec fluidité. Dans une dizaine de concerts, le ciment sera complètement pris et ça sera dangereusement efficace.
Au-dessus des musiciens, quatre grands miroirs rectangulaires étaient suspendus en angle, permettant à la foule d'avoir un sentiment d'ubiquité et d'observer le spectacle de plusieurs angles à la fois. Ce jeu de miroir permettait surtout à tous de voir les instruments, de voir les doigts sur les claviers, les coups sur les tambours. Tout ça en harmonie avec une musique plus technique.
Reste que, seules, les 10 chansons de Labyrinthes nous ont laissé un peu sur notre appétit, exception faite des pièces Les Collemboles et Christobald, savoureuses. Il nous manquait cette réaction épidermique, cette touche qui fait qu'on oublie tout, qu'on se laisse emporter. Pour ça, heureusement qu'il y avait le rappel, où Malajube a livré quelques succès-souvenirs explosifs. Le futur mélange des bombes d'antan et des labyrinthes d'aujourd'hui apparaît toutefois fort prometteur. À suivre.
jeudi, février 19, 2009
Lancement de Malajube: de l'autre côté du miroir
Publié par Philippe Papineau à 9:27 a.m.
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