vendredi, avril 16, 2010

Critique: Mohammed - L'Ombre d'un doute

Slam
L'Ombre d'un doute
Mohammed
Maisonnette / Select

De nos récents débroussaillages de disques d'artistes émergents, celui de Mohammed est tout de suite sorti du lot. L'Ombre d'un doute, le premier disque du Montréalais d'origine algérienne, reflète un grand talent et d'une assurance impressionnante. Cet album est celui d'un poète — parfois un brin prophète — qui parle sans économie de mots de racines, d'immigration, de frontière, d'écriture. À l'image d'Abd al Malik ou d'Oxmo Puccino, Mohammed pose la voix, récite, raconte, et on écoute, même si la densité des textes nous force à y revenir pour mieux saisir. Le slameur a bossé avec le rappeur et producteur Boogat, qui livre ici une trame musicale jazzée doublée de cordes, de flûtes et de beaucoup de piano. Malgré de bons flashs musicaux (Mon ami, qui évoque Satie et Why Can't We Be Friends) et un départ canon, le rythme lent du reste et plusieurs structures répétitives fatiguent. On s'en reparle sûrement cet été.