lundi, mai 17, 2010

Virée à Lavaltrie pour voir Fred Fortin

L'inviteuse — Eille, tu viens voir Fred samedi?
Moi, comprenant d'emblée que "Fred" est celui qui porte le patronyme Fortin — Fred? Samedi? C'est où?
L'inviteuse — Lavaltrie.
Moi — ... Lavaltrie?
L'inviteuse — Ouais, Lavaltrie, s't'affaire.
Moi — C'est où ça?

Faque c'est comme ça que je me suis retrouvé dans une Communauto avec trois fans de musique (et de "Fred"), sur la 40 direction Est, objectif Lavaltrie et son café culturel La Chasse-galerie, question d'aller découvrir du pays. Et voir un spectacle sans faire de blabla avec les collègues dans le fond de la salle en écoutant à moitié.

Après quelques minutes à mater les baraques banlieusardes avec vue sur le Fleuve probablement situées dans des zones inondables, on se rend à ladite salle de spectacle pour aller chercher les billets. Il est tôt, et le test de son encore en branle nous met en appétit pour le concert. Sur la terrasse de bois, une dame nous explique que l'endroit est une coopérative, gérée par ses membres. Et le ton est en harmonie avec l'endroit: convivial au possible. Sébastien, copropriétaire, nous accueille au comptoir.

Le copropriétaire — C'est toi Philippe?
Moi, un peu gêné d'être sur la guest — vi...
Le copropriétaire: Bienvenu, merci d'être là! (poignée de main franche et regard fier dans les yeux).

Même accueil pour mes trois comparses. Poignée de main, sourire, Monsieur, Madame, Madame, bonjour, bonjour. C'est d'ailleurs le même gars qui fait le service dans la salle, et qui a sincèrement l'air content de t'avoir amené une bière de L'Alchimiste, du bon petit jus brassée dans le coin.

Pause repas, à deux pas, où on a 10 % de rabais avec notre billet de show. Non mais, c'est-tu-pas la joie. Après s'être bourré à la rôtisserie victorienne (?), on entre pour de bon dans la salle, une maison carrée au toit en pente qui compte une douzaine de tables et un balcon courant sur deux des murs de l'endroit. Comme un hybride du Divan orange et du Cabaret du musée Juste pour rire. On opte pour les hauteurs, car la salle s'est rapidement remplie.

Fred, qui fêtait son 39e anniversaire, y était en format trio, avec Olivier Langevin à la guitare et à la basse et Justin Allard à la batterie. On était loin de l'Ex-Centris, nous a avoué le chanteur après le concert, comparant sa rentrée montréalaise de l'hiver à un "rendez-vous manqué".

Le concert était relativement similaire à sa rentrée, jouant beaucoup de pièces de Plastrer la lune, alternant entre les versions en groupe et les pièces guitare-harmonica. On a aussi été gâté par quelques vieux tubes, Testament, Mélane, Ben Buzzé, T'es grosse pis t'es belle, qui étaient encore plus touchants dans cette enceinte lavaltroise (oui, oui, lavaltroise).

La bande a fait quelques rappels. Dans ce type de salle qui n'a pas d'arrière-scène ni de coulisses, c'est toujours drôle de voir les artistes, sous les feux nourris des applaudissements, faire semblant de sortir de scène, de ranger les instruments lentement, pour ensuite s'échanger des regards, en hochant les épaules comme s'ils se disaient: allez, une petite encore.

Nous sommes restés assis une bonne heure après le concert à la Chasse-galerie, pour prendre un dernier verre, pour que s'imprègne en nous l'esprit de cette salle, pour piquer une jasette avec le Sébastien qui nous a accueillis (et servis des bières), pour prendre le temps de s'informer de la très bonne programmation à venir. La meilleure façon: http://www.chasse-galerie.ca/. D'ailleurs, Avec pas d'casque y sera jeudi prochain (10$), et Final Flash avec For Those About to Love le jeudi suivant.

À quand la prochaine virée?