vendredi, août 31, 2007

Budda ciné roll - Alexandre Champigny

Pop
Budda ciné roll
Alexandre Champigny
Audiogram

Alexandre Champigny, ancien du groupe Les Trompe-l'oeil, est le dernier venu de cette communauté de musiciens québécois qui n'a pas peur de faire de la musique pop complexe à saveur électronique. Ami du Husky et de Sébastien Lafleur, proche du groupe Télémaque, Champigny a su trouver sur Budda ciné roll un mélange qui lui est propre, quelque part entre le phrasé de Jean Leloup, les textures de Dumas, l'éclectisme de son pote Navet Confit (qui joue sur l'album) et les ambiances orchestrales parfois entendues chez les Smashing Pumpkins. On accroche tout de suite aux morceaux les plus mélodiques, notamment la pièce-titre et Avec ton sourire -- tirée d'un texte de Boris Vian --, et on plane doucement sur les légères et vaporeuses Quand tu dors et Le Soir jaune. Champigny a joué de plusieurs instruments sur ce premier disque réalisé par Éric Goulet (Les Chiens, Monsieur Mono). Guitares et claviers ont le beau rôle, mais ce sont clairement les cordes qui font la beauté de ce disque. Si Budda ciné roll manque un peu de souffle vers la fin, c'est tout de même une des plus belles découvertes de l'année.
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Alexandre Champigny brise la glace

En cette rentrée automnale, toute une bande de musiciens francophones au son pop électro éclaté mais ô combien rafraîchissant offrira au public québécois le fruit de son dur labeur. Avant même que Le Husky, Jérôme Minière, Geneviève et Mathieu ainsi que Navet Confit ne déposent leurs disques dans les bacs, ce sera le nouveau venu Alexandre Champigny qui brisera la glace avec son premier disque solo, Budda ciné roll. Et disons d'emblée qu'il n'a pas à rougir devant ses prédécesseurs.


Alexandre Champigny, 31 ans, s'est surtout fait connaître dans les officines de la scène locale par son groupe Les Trompe-l'oeil, qui a connu un succès relatif sur les ondes des radios les plus audacieuses en 2005. Deux ans plus tard, c'est en solo qu'il revient nous livrer sa musique, par la grande porte d'Audiogram (Pierre Lapointe, Ariane Moffatt, Daniel Bélanger, Loco Locass), aidé à la réalisation par Éric Goulet (Les Chiens, Monsieur Mono).

C'est donc un saut de géant pour ce grand bonhomme un peu mystérieux, qui répond aux questions sans empressement mais sans banalité non plus. À l'image de sa musique, quoi. Champigny, diplômé universitaire en guitare be-bop et en danse contemporaine, a cuisiné sur Budda ciné roll une musique pop chargée, à saveur électronique, quelque part entre l'éclectisme du LP1 de son ami Navet Confit, les textures de Dumas, les pièces les moins rock de Mellon Collie and the Infinite Sadness des Smashing Pumpkins et les structures libres d'un vieil album de Genesis. Lui cite plutôt Beck, Syd Barrett et Jean Leloup. Mélangez dans un grand bol, et voilà le travail.

Avec des allures parfois nonchalantes et des refrains souvent accrocheurs, les 12 titres s'appuient essentiellement sur la guitare et les claviers tout en étant également ponctués par la présence de quelques cuivres et d'un quatuor à cordes. «J'ai fait les arrangements de cordes moi-même, je trippe vraiment sur l'orchestration. Pour ça, l'école a servi», explique Champigny, critiquant au passage le fait que la formation universitaire ne mette pas du tout l'accent sur la créativité.

D'entrée de jeu, il nous parle d'Alain Goraguer, arrangeur français qui a travaillé avec les plus grands, dont Serge Gainsbourg et Boris Vian. Et à propos de Vian, Champigny a mis en musique le texte Avec ton sourire, avec l'approbation de la succession du joueur de «trompinette». «Le texte a bien vieilli, assure le musicien, qui roule sa bosse depuis une quinzaine d'années. Souvent, il faisait des textes franchouillards, style "Paris 1950", mais celui-là est très universel, c'est une histoire d'amour nostalgique.»

Quand vient le temps de discuter de son écriture, Alexandre Champigny prend davantage son temps pour répondre, n'hésitant pas à faire des pauses de plusieurs secondes de réflexion. «C'est beaucoup des rêveries, des personnages, quelques histoires de relations gars-filles. Il y a aussi un certain mysticisme.» Mysticisme? «Dans ma vie, j'ai été beaucoup influencé par les cultures spirituelles de l'Orient, confie le chanteur. On retrouve peut-être ça au niveau de la perspective, de l'endroit où je place le narrateur dans l'histoire. Il y a des émotions qui passent, mais il y a aussi un côté observation, comme dans le bouddhisme, un côté "absence de désir".»
On peut dire sans se tromper que l'approche a quelque chose d'audacieux. Champigny le sait, mais il ne s'en fait pas. «Pendant un certain temps, au Québec, c'était impossible d'essayer des choses: tout le monde voulait jouer safe. Mais aujourd'hui, y a plus d'ouverture pour une musique éclatée, ça fait du bien.» Il cite au passage Les Amis au Pakistan, Otarie, Les Anne Geddes et même le dernier disque de Jean Leloup. «Je trouve ça plaisant d'amener des propositions inattendues et de les mettre ensemble pour voir ce que ça va donner. Ce que j'aime, c'est beaucoup l'exploration.» Décollage le 4 septembre!

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jeudi, août 30, 2007

Rouyn, d'ici, c'est loin en titi...

... sauf en avion, bien sûr (quoique c'est pas moins loin, c'est juste moins long).

Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, qui à lui seul demande une respiration complète à prononcer à la radio, débutait aujourd'hui, jeudi, et se poursuivra jusqu'à dimanche. Je quitte Montréal vendredi matin pour Rouyn-Noranda (capitale nationale du cuivre), et je tenterai de vous faire quelques petits comptes-rendus au fur et à mesure. Au pire, ça sera en revenant (mais dans quel état!). Je tenterai aussi de représenter les lecteurs de ce blogue, ceux du Devoir ainsi que les auditeurs de CIBL au mieux de mes capacités à la possible compétition de go-kart en tentant de déloger l'indécrottable champion Olivier Robillard-Laveau de la première marche du podium.

Sur ce, soyez prudents, mangez vos fruits et légumes, regardez toujours des deux côtés de la rue en traversant, et évitez d'écrire trop de parenthèses dans vos messages.

mercredi, août 29, 2007

FME - Rouyn-Noranda, bouillon de culture

Dès ce matin, la route 117 sera probablement plus achalandée qu'en temps normal puisque plus d'une cinquantaine d'artistes et de groupes et toute une foule de mélomanes se dirigeront vers Rouyn-Noranda, où a lieu jusqu'au 2 septembre le 5e Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME). Les résidants de la capitale nationale du cuivre, eux, sont impatients que le rideau se lève sur quatre jours de musique «mur à mur».

En vétéran de la scène musicale de Rouyn-Noranda, l'extravagant duo Geneviève et Mathieu a pu voir le festival prendre du galon depuis ses balbutiements, en 2003. Au bout du fil, une Geneviève Crépeau très rieuse raconte que, durant tout l'événement, la ville est saisie d'une excitation sans pareil. «C'est fou, il y a même plein de personnes qui prennent leurs vacances pendant le festival! Et il faut voir la quantité de bénévoles: il y en a à la tonne.»

En couple depuis dix ans et ensemble sur scène depuis huit ans, Geneviève Crépeau et Mathieu Dumont sont très engagés dans le développement culturel de leur ville. Outre la musique, ils travaillent entre autres à L'Écart, le centre d'art de Rouyn. «Y'a vraiment une énergie culturelle spéciale pour une petite région, assure Geneviève. Je me suis promenée vraiment partout au Québec, et je n'ai jamais retrouvé ça. Ici, il y a le Festival du documentaire, le FME, le festival de film, la biennale d'art performatif... Y'a ben des affaires pour une si petite ville.»

C'est vrai qu'il y a, autour du FME, une aura particulière. Même les musiciens se bousculent au portillon pour être de la programmation. «Quand tu viens jouer au festival, tu es en présence du public, des journalistes, des autres musiciens, et ça crée une énergie très spéciale, c'est un peu le Noël des musiciens!», dit Geneviève en rigolant. Il faut aussi dire que, pour les groupes (et les journalistes aussi, soyons francs!), le FME est une grosse fête, une colonie de vacances pour éternels adolescents, qui se déroule un peu partout dans les bars et les salles de la ville, et aussi autour du feu du camp Flavrian, qui héberge tout ce beau monde.

Nouvel album
Même si le prochain album de Geneviève et Mathieu, Rouge-gorge, ne paraîtra qu'un peu plus tard en septembre, les festivaliers auront tout de même la chance de voir leur «performance». Performance dans le sens de concert, mais également dans le sens de démonstration artistique, avec toute la folie qui vient avec.

Et dans ce domaine, ils sont très forts, il n'y a qu'à réécouter leur chanson Timili-Poulet pour s'en convaincre. «Quand on a commencé à jouer, il y avait une ambiance musicale assez sombre au Québec. Il n'y avait pas encore d'humour nulle part. La musique, c'était quelque chose de bien sérieux; il n'y avait pas Les Trois Accords et Les Cowboys fringants, il n'y avait pas de couleur.»

Maintenant que la situation a pris du mieux, Geneviève et Mathieu ont tranquillement bifurqué vers quelque chose de plus «sérieux». «Cette année, on fête nos dix ans d'amour, alors c'est un disque assez sensuel, avec des textes où on se parle. Après dix ans, on a atteint un calme. Notre enfant a sept ans -- l'âge de la raison --, les choses se sont stabilisées, alors je pense qu'on pouvait aller dans quelque chose de plus réfléchi.»

Pour ce troisième album, le duo a invité plusieurs musiciens, dont Thomas Augustin, claviériste de Malajube, Lederhosen Lucille, Benoît Laverge (Gwenwed) et Ponto Paparo. Déjà, quelques pièces peuvent être entendues sur leur site Myspace, et les premières copies leur parviendront par un des camions qui parcourront aujourd'hui les nombreux kilomètres qui séparent Montréal de Rouyn-Noranda.

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Du nouveau matériel à écouter par ici!

mardi, août 28, 2007

Dernier sprint pour voter au GAMIQ

Il ne reste plus qu’une semaine pour voter pour le GAMIQ 2007. Le vote se termine le vendredi 31 août 23h59. Pas une seconde de plus, on vous prévient. Visitez le http://www.gamiq.ca/ pour déposer votre bulletin virtuel dans une non moins virtuelle urne. Les lauréats sont déterminés par un vote du public (50%) et un vote de l’industrie (50%).

La soirée, animée par Rémi-Pierre Paquin et Kim Bingham, aura lieu le dimanche 16 septembre au Métropolis de Montréal. Des billets peuvent être achetés sur le site Internet, au coût de 10 $.
En espérant que vous gagnerez vos élections!

dimanche, août 26, 2007

La rentrée...

J'ai essayé de vous concocter quelque chose de musical pour la rentrée, mais ce qui m'est venu de plus pertinent, c'est la pièce Un beau roman (une belle histoire), de Fugain.

Alors j'ai abandonné.

Et bonne rentrée scolaire à vous tous!

Navet Confit, vidéo 3

C'est qu'il sait créer l'attente le grand mausus. En même temps, c'est ben moi qui les mets ici!

Les Cowboys fringants perdent leur batteur

Le dernier spectacle de leur tournée La Grand-Messe était à peine terminé que le batteur des Cowboys fringants, Dominique Lebeau, annoncait à son groupe qu'il quittait le bateau. Par lettre, il a expliqué aux autres cowboys et à La Tribu qu'il s'en allait pour des raisons personnelles, en assurant qu'il prenait la bonne décision au bon moment.

"Disons simplement que ma place n'est plus au sein du groupe, ni sur un nouveau disque, ni dans le cadre d'une nouvelle tournée», a-t-il expliqué.

Le guitariste Jean-François Pauzé était sous le choc, selon ce que rapportait Alexandre Vigneault, dans La Presse. «C'est la fin d'une ère, la fin d'une époque, constate Jean-François Pauzé, encore sous le choc. Il va falloir repartir sur de nouvelles bases.»

Le groupe poursuivra son chemin, et prévoit toujours livrer un sixième album pour 2008. Qui sera à la batterie? Peut-être que Fred Fortin aurait le temps!?!

Les Anges Vagabonds rebondissent

Ah, un petit email de Michèle Méthot, des Anges Vagabonds, nous apprend que le disquaire en ligne reprend vie peu à peu.

"Le catalogue du www.angesvagabonds.com n'est pas tout à fait à jour, nous nous excusons de ce délai. Nous nous remontons les manches cet automne pour vous rendre plus facilement accessible les nouveautés de notre bouillonnante scène locale. Ceci dit, faites comme plusieurs inconditionnels des Anges, n'attendez pas la mise à jour. Envoyez-nous vos demandes. On s'en occupe."

Les Anges ont aussi un Myspace: www.myspace.com/angesvagabonds. Vous pourrez aussi rencontrer Michèle au FMEAT, et aussi l'entendre à Fréquence libre, sur les ondes de Radio-Canada, chaque vendredi vers 13h45. C'est parfait quoi: de 10h à midi, c'est Franco Phil, on dîne, puis on écoute Michèle à Rad-Can. Paraît même qu'elle est une fidèle de Franco Phil!

mardi, août 21, 2007

Sacré solo de... concertina !?!

Certains passent des heures à pratiquer les grands solos de guitare du rock, avec des résultats pas toujours incroyables, mais souvent bien potables. Moi même, j'ai ma petite routine quotidienne de Joe Satriani (c'est faux, je pratique en fait les solos des Trois accords, c'est plus simple).

Ayant atteint la perfection ultime à la guitare, je me suis trouvé récemment un nouveau défi. Faire un solo de concertina. "Caractéristiquement les concertinas ont des boutons disposés aux deux bouts et se distinguent des accordéons par la direction de mobilité des boutons", nous apprend Wikipédia.

Peu importe, ce qui est impressionnant, c'est ça. Il s'appelle Niall Vallely. Enjoyez!

lundi, août 20, 2007

LOCAL distribution: pas la fin, la transformation

Alors alors. Mes sources généralement bien informées m'apprennent pleins de choses bien intéressantes.

Il est vrai que LOCAL, comme outil de distribution, cessera ses activités. Pas rentable, et au lieu de s'enfoncer à nouveau dans les dettes, la SOPREF, qui dirige LOCAL, en ferait plutôt quelque chose d'autres. Le quelque chose d'autres, ça semble complexe. Sur le site de la SOPREF, on mentionne que lors de l'Assemblée générale extraordinaire du 10 septembre, il sera proposé que:

1. Que LOCAL Distribution devienne l’étiquette LOCAL Musique
2. Que ce nouveau label offre une prestation de deux niveaux comme ce fut le cas à la création du service de distribution collective (ça je pige pas vraiment, je vous avoue)
3. Que le nouveau label négocie une entente de distribution avec un distributeur commercial existant reconnu.

Donc une maison de disques, qui ferait affaires avec DEP, Outside, Fusion 3, Sélect, ou n'importe qui.

La directrice générale de la SOPREF a confirmé à ma collègue Frédérique Doyon que LOCAL deviendrait "un service de promotion collective, un lien entre artistes et distributeurs", un genre d'intermédiaire, de consultant. Ils coacheraient les artistes, et les représenteraient auprès des distributeurs.

Une maison de disque, donc, mais qui fera surtout des liens, et pas de production ni de distribution, si je comprends bien.

Dans l'avis de convocation à l'assemblée générale, le conseil d'administration rappelle que LOCAL Distribution affiche une baisse des ventes de 50 % depuis deux ans. Pour votre info, leur catalogue comprend beaucoup de bon matériel musical, dont Les Abdigradationnistes, The Blue Seeds, Didier Boutin, Les Goules, The Hot Springs, Carl-Éric Hudon, Jeremi Mourand, Sébastien Lafleur, Monsieur Mono... la liste est longue, et vous pouvez la retrouver ici.

LOCAL distribution: la fin?!?

J'ai entendu dire entre les branches que la SOPREF mettrait fin aux activités de sa branche de distribution, LOCAL, faut de sous.
Encore, en février, la SOPREF sonnait l'alarme, et une subvention gouvernementale avait réglé la situation. Six mois plus tard, le problème semble de retour. Les répercussions pour les groupes, les disquaires en ligne ou sur les rues, ainsi que pour les amateurs de musique seraient assez nuisibles.
Un dossier à suivre.

Un autre aperçu de Navet Confit

Un autre petit bout de film de la séance de studio de Navet Confit est en ligne. On y voit Vincent Peak et Fred Fortin en compagnie de Jean-Philippe Fréchette. L'album double de 24 pièces s'intitulera LP2 exposant 2.

dimanche, août 19, 2007

Tant qu'à parler de chansons de vélo

Quand je roule sur Saint-Urbain, toujours lors du trajet maison-travail, je passe en face du café L'Amandier. Aucune idée si c'est bien ou pas, et on s'en fout, mais à chaque fois, la chanson de Georges Brassens me revient en tête. "J'avais l'plus bel amandier / Du quartier / Et, pour la bouche gourmande / Des filles du monde entier / J'faisais pousser des amandes / Le beau, le joli métier !"
Et ça roule, vous savez pas comment ça roule avec ça dans la tête. Les gars du Tour de France devraient se doper à la musique, ça serait plus rigolo, non?

Socalled - You are never alone

Oui, ça fait quelques temps que ce titre de Socalled tourne dans ma tête. Déjà, sur la compilation de Pop Montréal de l'an passé, elle avait fait du ravage dans mes neurones.
Elle accompagne souvent mes voyages à vélo, entre ma Petite-Patrie et le centre-ville où se trouve le travail. Lalalalalalalalalala, you are never alone. Puis en sifflant. Fut fut fut fut fut fut, you are never alone. Puis je recommence avec les lalala, puis re fut fut fut. On dirait que la route est moins longue, que la piste cyclable de la rue Saint-Urbain raccourcit, que la gravité est mois forte, et que mon Road King de bicyclette décole juste un peu. On dirait même qu'il y a encore plus de belles filles sur les trottoirs, ou alors c'est que je me fais un vidéoclip dans ma tête.

Voici la pièce, tirée d'une prestation live diffusée vraisemblablement sur France 3. Bonne route à vélo !

samedi, août 18, 2007

Le retour de Mogilny

Là je parle du groupe de musique, pas d'Alexander Mogilny, auteur de 76 buts durant la saison de hockey 1992-93.

Mogilny, donc, avait fait paraître en 2002 un premier album éponyme avant de disparaître de mes écrans radar, écrans que j'ai installés dans mon garde-robe, avec une lumière rouge au plafond, ambiance sous-marin. Sur cet album du quatuor, on retrouve la voix de Geneviève Néron, et le tout a été mixé par Ghyslain-Luc Lavigne (Vincent Vallières, Jean-François Fortier, André...). Leur musique à saveur électronique est arrivée un peu avant le temps, on dirait, et je ne crois pas qu'ils en aient vendus beaucoup.

Quand même, le groupe est de retour, et offre sur Myspace quatre chansons en écoute, dont une faite en collaboration avec Jérôme Minière. Les chansons ont été enregistrées en 2004 en prévision d'un 2e album qui devait s'intituler Fernando Rey, mentionne le groupe sur le site, avant de dire que "Mogilny pourrait sortir de l'ombre en 2007... "

Allez vous faire votre idée au www.myspace.com/mogilnymusique

Acheté : Vivre dans la nuit, de Nuance

En vinyle! 75 sous, en pleine vente trottoir sur la Plaza Saint-Hubert. La totale, quoi. Il est comme neuf, c'est à croire que son propriétaire n'aimait pas ça, ce qui est totalement impossible et absurde. Comment ne pas aimer, je vous le demande.

D'abord, parlons pochette. Je n'ai pas trouvé de plus grosse image, mais il est assez simple de s'imaginer l'atrocité des coupes de cheveux. Le gars à gauche à une coupe Longueil totalement illégale, l'autre à sa droite a une permanente ET une moustache. On peut pardonner à Sandra Dorion sa coiffure, mais pas le port du gant de cuir avec bracelet de stud par dessus, ni les plus grosses boucles d'oreilles jamais vues de ce côté de l'Atlantique. Encore à droite, un autre membre du groupe a une de ces petites moustaches molles qui tombe sur la lèvre supérieur. Seul le gars à droite arbore un look qui a bien vieilli. Soit il était en retard, ou alors en avance sur son époque... Remarquez également les néons roses et bleus, en harmonie avec la robe de la chanteuse. Tout était pensé.

Sur la pochette de papier qui emballe le disque, on peut noter que les gars sont habillés par le Château, et que le groupe remercie "tous les Média du Québec", avec un M et pas de S. Puis je tombe sur les paroles de Comme une chatte. Un exemple de poésie pour toute une génération d'auteurs-compositeurs. "Comme une chatte, je suis féline, sensuelle / Comme une chatte, je suis gourmande et rebelle / Comme une chatte, j'aime qu'on me cajole / Comme une chatte, je suis enjouée, folle". Quin toi, Desjardins. Dans tes dents, Ferré. Écrasez, Les Colocs.

Évidemment, sur ce disque on retrouve l'inoubliable, l'inimitable, la suprême Vivre dans la nuit. Le texte est complexe, chargé de double sens, avec un champ lexical travaillé longuement. Je lis, et relis. Mais de quoi ça parle finalement? "Yé quatre heure du matin / ch'tencore sur le chemin / J'travaille pour mon gagne-pain / et c'est mon destin" Elle travaille dans un bar? Elle est prostituée? Elle est truckeuse? C'est une chauve-souris? On ne le saura peut-être jamais.

Alors tout ça pour dire que j'en ai eu pour mon argent avec ce vinyle-là, et que je suis même partant pour le prêter à ceux qui veulent en faire une écoute approfondie. Il y a des intéressés?

mercredi, août 15, 2007

Les Breastfeeders - Viens avec moi

Piqué à André Péloquin sur son bangbangesque Podmodernisme, voici le clip des Breastfeeders pour la pièce Viens avec moi, première plage de leur dernier disque Les Matins de grands soirs. Ça ressemble à un Scoobidoo trash en noir et blanc, moitié film d'horreur, moitié psychédélique, avec images en superposition approximatives.

mardi, août 14, 2007

Emo, emo emo, réactions

En fouinant sur le blogue de Bande à part, je suis tombé sur un message de Yuani Fragata sur les emos, datant du 24 avril 2006. En date d'aujourd'hui, il y avait 183 commentaires sur le sujet. 183!! Pendant 183 messages, la population emos et les non emos se renvoient la balle, avec plus ou moins d'élégance, dans un style littéraire "MSNesque" (surtout de la part des emos eux-même). J'ai beaucoup aimé la délicieuse citation suivante:

"Bah jvous trouve pamal con de dire kler emo c laid pi kler gars ki sont emo i sont gay pi ki sabille kommedes fillesgah moi jsuis emo jai des ami(e)s emo pi ga meme des gars pi i sabille ah comme des fille ta pah pensser kler fille uassi sabile demem pi jpeut ddire kon na pah tlmt lmeme linge lah les emo sont ben normale lah gah c pah tlmt plus pire kler fresh le monde ki porte du linge trop grand pi ki ont les pantalon au sol lah pi c pah pc on est emo ou koi ke se soit kon se mutile ou on est malheureux ga moi pi mes ami(e)e s lah on naime lah vie comme pleind dotre monde pi on se mutiles pah lah !! tire vous aver pah tlmt bsoin didire des connerie dmeme a cose du monde lah i vous on rien fait pi i sont po plus mechent kvous lah jtrouve vrmt kser vous ki etes lait pc vous trouver kler emo c laid"

Maudit bazwell du saint-ciboire. Au moins la jeune Melissa n'a pas fait de fautes dans son nom.
Pour essayer de comprendre un peu mieux: http://blogue.bandeapart.fm/2006/04/qui_sont_les_emos.php#c57167

Benoit Paradis ce vendredi à l'Absynthe

Certains parmi vous avez peut-être découvert Benoit Paradis aux FrancoFolies, d'autre en écoutant Franco Phil, le vendredi de 10h à midi sur les ondes de CIBL 101,5FM (ceci est une plogue discrète), ou bien grâce à son album Introduction. S'il vous est encore inconnu, sachez que vous aurez l'occasion vendredi de remédier à ce terrible état de fait puisqu'il se produira à l'Absynthe, avec son trio. Chanson à saveur jazz, ou l'inverse et rires spontanés sont au rendez-vous.

En plus, ça coûte 5 $. Vous pouvez même payer en menue monnaie si ça vous chante!

Il y a quelques vieilles pièces sur son site Internet, dont quelques une avec son ancien groupe Plywood 3/4, et d'autres sur son Myspace, mais c'est quelque chose de beaaaucoup plus trippant en show, vraiment.


Urbain Desbois - Cannibale

Urbain Desbois a lancé un album récemment, son 4e, à mi-chemin entre son excellent États d'âne et son moche Entomologie. Maintenant sur étiquette Audiogram, Desbois peut bénéficier de trucs du genre: des communiqués en ligne avec pièce en écoute. Je vous le donne en mille, je vous offre un lien qui vous amènera vers un communiqué en ligne avec une pièce en écoute. C'est le titre Cannibale, pas la meilleur à mon humble avis, mais tout de même cocasse! Bonne écoute.

http://info.audiogram.com/urbain-desbois-presente-son-nouvel-extrait-radio-cannibale/


Tricot Machine - L'Ours

Il devait être prêt pour le 31 juillet, pas grave, on vous l'envoie un peu plus tard.

jeudi, août 09, 2007

La programmation du FMEAT

Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, dit le FMEAT ou FME pour les intimes, lançait hier sa programmation. La rumeur voulant que le festival qui se déroule du 30 août au 2 septembre attire Arcade Fire ne s'est pas vérifiée, mais on aura quand même droit à de bons shows.

Pour cette 5e édition, au budget semble-t-il géré de façon très stricte cette année, il y aura moins de flamèches, de gros noms, et quelques groupes joueront deux fois. Bloodshot Bill, présent l'an dernier, jouera deux fois. Tout comme Frank Martel, Carl Bastien And The Stone County Players, Urbain Desbois... Économie? Souci que tous puissent les voir?

Plume Latraverse prendra la 117 tout le long pour jouer au Petit Théâtre. Lesbo Vrouven, Pas Chic Chic, Gatineau, Ezra, Pawa Up First, Marie-Annick Lépine, Dumas, Socalled, Émilie Proulx et Les Breastfeeders font aussi parti de la longue liste des invités. Ils sont tous sur le site du FME, au http://www.fmeat.org/

Une première cette année, il y aura un show extérieur, qui permettra aux plus jeunes d'assister au festival, qui a lieu dans des bars la plupart du temps. C'est Tricot Machine et Momo et ses Maux qui joueront au Marché public de la 7e rue sur l'heure du dîner.

Par ailleurs, le FME offre des forfaits vraiment pas chers. 3 jours et 3 nuits au Domaine Fatima coûte 105 $ par personne, taxes incluses, ce qui inclue trois petits déjeûner, et l'accès aux concerts.

Tous les détails sur leur site Internet: http://www.fmeat.org/

lundi, août 06, 2007

Les musiciens classiques drogués? Pas une surprise...

Le Soleil de ce matin titrait à sa Une: "Dopage à l'orchestre --- 30 % des musiciens professionnels combattent le stress à coup de bêta-bloquants."


Titre fort, certes, mais pas une grande nouvelle, il me semble. En passant, les bêta-bloquants éliminent l’anxiété en diminuant le rythme cardiaque, explique le journal.


Le texte nous apprend qu'"aujourd’hui, les intervenants qui gravitent autour du milieu estiment qu’en Amérique du Nord, entre 20 et 30 % des musiciens professionnels consomment le produit. Certains en avalent quelques fois par année, avant les auditions, par exemple, d’autres, à chaque répétition. Depuis quelques années, les bêta-bloquants ont frayé leur chemin dans les universités et les conservatoires."


Intéressant, mais pas surprenant. Il me semble que c'est un des milieux où je m'attendais le plus à ce genre de statistiques. Celui de la musique, tous styles confondus. Classique, jazz, rock, country, folk, rap, reggae... Pour combattre le stress, ou pour aider à la créativité, la drogue fait partie du monde de la musique, qu'on aime ou pas. Miles Davis, Jimmy Hendrix, Jim Morrison, Johnny Cash, Janis Joplin, sont quelques exemples connus par tous. Et la liste pourrait s'alonger drôlement, et de noms plus près de nous. Pour plusieurs, c'est la bière qui fera le boulot. Un, deux, trois petites broues avant le show et hop, on saute sur scène un peu plus relax.


Mais bon, avouons qu'un violoncelliste en queue de pie qui se prend un petit bêta-bloquant backstage, ça frappe l'imaginaire.


Bilan des FrancoFolies

C'est l'heure des bilans, déjà. Déjà car à l'heure d'écrire ces lignes, il reste encore quelques spectacles attrayants à ces 19es FrancoFolies. Juliette Gréco, Yann Perreau, Urbain Desbois, Les Breastfeeders et Galaxie 500, Karkwa «Sons et images», on les manquera, car hors de la ville. Tout de même, la matière n'a pas manqué les huit premiers soirs. Qu'ils aient présenté leur spectacle en salle ou sur les scènes extérieures, plusieurs groupes et artistes méritent qu'on s'y attarde.
Le plus attendu d'entre tous était Abd al Malik. Ce Français, qui mélange savamment rap, jazz et chanson, était précédé d'une rumeur plus que positive. Son Gibraltar est bien ficelé, et en entrevue au Devoir, le jeune trentenaire a brillé par son propos clair, cohérent et sophistiqué. Sur la scène du Spectrum, c'était magique, hypnotisant, intelligent, presque touchant. «Vive le Québec, vive le Québec arc-en-ciel», a-t-il lancé ce soir-là, avant de souligner les derniers jours du Spectrum. Sage et généreux jusqu'au bout, cet Abd al Malik.


Parlant de générosité, il faut souligner à grands traits la performance remarquable de Malajube lors de leur concert acoustique. Les cinq rockeurs nous ont fait un gros cadeau en adaptant leurs pièces. Ils auraient pu n'en faire qu'un peu, ç'aurait passé comme une lettre à la poste. Mais ici, chacune des pièces était une nouveauté, une surprise, une découverte. Sans le courant électrique, on entendait les progressions, les mélodies, les arrangements, et tout y gagnait au change. La foule, captivée, les regardait les yeux brillants et sourire aux lèvres.

Ces mêmes yeux et ces mêmes sourires, on les a retrouvés au Cabaret Juste pour rire, quelques jours plus tard, lors du concert de Tricot Machine, le premier d'une série de quatre. Réchauffé brillamment par les sympathiques Avec pas d'casque, la foule gagnée d'avance a chaudement applaudi le couple-duo. Notre oreille -- certes déjà séduite -- a noté une amélioration de la qualité de l'ensemble par rapport à leurs précédents concerts. Voix plus justes que jamais, énergie débordante, la présence de leurs neuf musiciens semblait leur faire le plus grand bien. Quand les cuivres se sont mis de la partie, ça sautait, ça dansait, tout le monde il était content. Et nous aussi.

À l'extérieur, dans l'humidité du centre-ville, on a découvert avec plaisir le P'tit Ben, de son vrai nom Benoit Rocheleau, et on a aimé revoir Benoit Paradis. Les deux font d'ailleurs partie de la section de cuivres qui accompagnait Tricot Machine. On a aussi apprécié nos différentes promenades en pick-up sur les routes de gravelle en compagnie de Dany Placard et Carl-Éric Hudon. Notre court mais agréable bout de soirée avec Jacquemort n'est pas à négliger, d'autant plus que leurs concerts se font rares.

Dans la catégorie des couci-couça, Agnès Bihl a souffert du fait qu'elle chantait sur la grande scène, trop grande, trop haute pour sa chanson plutôt classique. Les Moquettes coquettes nous ont laissés sur notre faim, tout comme Le Husky. Quoique loin d'être déplaisante, la performance acoustique de Karkwa n'avait également pas l'ampleur espérée. Dans l'heure de spectacle entendue, heureusement que Fred Fortin est venu nous faire vibrer avec sa pièce Scotch, jouée en compagnie d'un quatuor à cordes, ainsi qu'avec une toute nouvelle composition totalement inattendue, qui nous rappelait ses premiers titres. Oh que ça promet.

Maintenant que cette douce surdose de musique francophone est terminée, il ne reste plus qu'à espérer que la curiosité du public québécois ne s'éteindra pas. Des découvertes, il s'en fait toute l'année dans les bars de la province, sur les ondes des radios les plus frondeuses, dans les sites Internet, et dans Le Devoir, tiens. Gardez l'oeil ouvert et l'oreille tendue, nous ferons de même.

vendredi, août 03, 2007

FrancoFolies - À la pêche

Ben oui. Avant même la fin, je me sauve pour le week-end. Pour taquiner le poisson, le doré pour être plus précis.

Au retour, je vous livre mon bilan final des FrancoFolies.

D'ici-là, voici quelques suggestions en vrac.
Vendredi: Alexandre Désilets, Urbain Desbois en salle.
Samedi: Plaza Musique, Chocolat, Psycho Karlof Killing Machine, Les Breastfeeders/Galaxie 500.
Dimanche: allez fêter au Spectrum pour l'ultime party! Ghislain Poirier aux tables tournantes!

FrancoFolies en photo

Thomas Hellman, en concert mardi. Je l'aurais préféré en salle, avec Renan Luce, tiens, au lieu de Pépé. Meilleur mariage. Photo d'Anne Caroline Desplanques.

FrancoFolies - toujours en vadrouille

Quel heureux mercredi d'août! Si, après tous ces concerts extérieurs et intérieurs, notre capacité d'émerveillement commençait à s'émousser, plusieurs concerts nous ont tout de même séduits.

Avant de filer au théâtre Maisonneuve pour entendre ce fameux Grand Corps Malade dont le collègue Sylvain Cormier vous parlait très justement hier, c'est vers Benoît Paradis que nos pas et nos oreilles se sont dirigés. Une foule plutôt nombreuse, assise sur la pelouse, écoutait attentivement ses chansonnettes jazz un peu déglinguées. Pas sérieux pour deux sous, faisant penser à un Damien Robitaille qui jouerait du trombone, Paradis nous a beaucoup plu, même si c'est dans de petits bars qu'il excelle.

Plus tard, c'est Tricot Machine qui nous attendait, ou plutôt l'inverse. Le constat le plus clair, c'est que Matthieu Beaumont et Catherine Leduc ont pris du galon depuis leur concert au théâtre Sainte-Catherine, à Montréal. Là où les voix étaient auparavant hésitantes, elles étaient justes et fortes mercredi soir. Pile sur la note. Les craintes que les «la la la» de la pièce Les Oreillons nous abîment les tympans n'avaient plus leur raison d'être. Et si on trouvait qu'il manquait un peu d'ampleur à ce concert à deux, la performance de mercredi, à 11 musiciens, nous a décroché la mâchoire. Quand la fanfare est arrivée (déguisée) lors d'Un monstre sous mon lit, le poil, ce juge implacable, nous a dressé sur le corps.

Au moment de partir, le couple a entamé la magnifique Les Peaux de lièvres, comme pour nous dire: «Allez, reste, juste un peu.» Allez, que nous nous sommes dit, restons, juste un peu.

Il a donc fallu s'arracher du Cabaret Juste pour rire (il reste encore des places pour ce soir et demain), direction le Spectrum, où Abd al Malik performait. Performer, c'est le mot, car le rappeur français danse, fort bien d'ailleurs, il joue, il anime, il raconte. Il a rendu hommage à Brel, «un rappeur au flot dingue», chantant Ces gens-là en introduction de sa pièce Les Autres. Comme le grand Jacques, Malik est passé maître dans l'art oratoire. Les silences, les hésitations, le rythme: tout y est pour captiver n'importe quel auditoire. En plus, il a rendu hommage au Spectrum, dont il aurait pu se foutre comme de l'an 40. «Il gardera son âme, même si le bâtiment ne sera plus là... » Sage jusqu'au bout des doigts, cet Abd al Malik!